mardi 12 novembre 2013

"La lettre à Helga" de Bersveinn Birgisson



Reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister après un repérage dans une libraire, je suis ravie de ma découverte, une vraie plongée dans le monde rural islandais des années 50.

Résumé

Couverture La lettre à Helga « Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Mon avis

J’ai commencé ce livre en pensant lire un roman épistolaire, finalement celui-ci est découpé en chapitre et seules quelques phrases adressées à Helga nous rappelle la raison de cette introspection.
J’ai cependant beaucoup aimé lire ce livre qui nous plonge dans la campagne islandaise de  la seconde moitié du 20ème siècle
A travers le narrateur, nous voyions l’évolution de cette société,des traditions (la lessive à l’urine fermentée (!)), percevons les difficultés climatiques inhérentes à la localisation géographiques de l'Islande.

Le narrateur est un homme de la campagne, assez rustre, très attaché à la terre, aux traditions, et amoureux de la mauvaise femme, mais fidèle. Ses déclarations sont maladroites mais touchantes car on sent la sincérité de ses propos et sa gentillesse naturelle.
« Te voir nue dans les rayons de soleil était revigorant comme la vision d’une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne connais rien qui puisse égaler ce spectacle. La seule chose qui me vienne à l’esprit est l’arrivée de mon tracteur Farmall. »

Ce livre nous parle de passion amoureuse, dans la vie réelle, là où on espère une fin heureuse qui n’arrive pas, du renoncement par sens du devoir. Mais aussi de l’évolution matérielle, de la désertion des campagnes.
 « Nous avons vu les bulldozers déblayer les fermes à toit de tourbe du canton de Hörgà pour faire place au ciment. Croire au progrès est se l’approprier est une chose, mais c’en est une autre que de mépriser le passé. »

Finalement j’en retiens, en plus du lien entre Helga et le narrateur, nombre de réflexions pleines de bon sens sur l’évolution du monde actuel (notamment Christophe Colomb, et les différences de mode de vie entre la ville et la campagne).

Au total : Une lettre sur fond de campagne islandaise, reflet du mode de vie de ce pays il y a quelques temps. A découvrir !

2 commentaires:

  1. Merci pour ton avis enthousiaste, je l'ai reçu en 2e roman et j'ai hâte de le lire!
    Tu as mis quelle note au fait? ;)

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  2. Je viens de le finir.
    C'est que je pense aussi.Ton billet est complet.
    Merci les matchs ! attendons les résultats!

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