dimanche 20 novembre 2016

"L'homme qui mit fin à l'histoire" de Ken Liu

Une novella qui a recu beaucoup d'échos positifs à sa sortie, sur un thème que j'apprécie.

Résumé

Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.



Mon avis

Entre récit SF et réflexion sur l'histoire, j'ai beaucoup aimé ce texte.

Le voyage dans le temps permet de mettre en avant une partie de l'histoire dont nous entendons peu parler dans le monde européen. Il n'y a pas que les nazis qui à priori ont fait des expériences humaines, et la récupération de leurs données post-guerre comme trésor inavouable mais utile.
L'antagonisme Japon-Chine est bien mis en avant dans ce roman et fait réfléchir sur nos préjugés envers ces 2 nations et certains évènements récents (la manifestation des asiatiques cet été). La double nationalité des personnages principaux permet de comprendre la différence de culture entre les pays asiatiques et "occidentaux" et les problèmes récurrents de compréhension qui en résulte.

La seconde partie aborde la définition de l'histoire, de modification de témoignages avec leur utilisation. Faut il inclure les témoignages riches en émotion dans les documents historiques ? La vérité est rarement unique, alors que les moments le sont et la technologie utilisés pour le voyage dans le passé met en évidence l'unicité du moment, non reproductible, à l'inverse des expériences scientifiques qui s'appuie fortement sur l'importance de la reproductibilité des expériences pour pouvoir les utiliser comme preuves.

 L'autre interrogation reste la notion de pardon et d'excuse des gouvernements et personnes contemporaines pour le passé de leur nation. Jusque quand l'Allemagne et le Japon devront-ils s'excuser des faits datant de plus de 2 générations (parfois eux même séquellaires de guerres antérieures)? La compréhension passe t-elle par le pardon ? Faut-il ouvrir les archives nationales sans intervalle de temps, pour limiter les négationnistes ?

J'ai enfin beaucoup aimé la forme de ce récit qui alterne les points de vue, scientifiques et humains permettant une richesse dans la confrontation des différents avis exposés et mettant en avant la complexité d'une seule vérité.

Au total : Un texte court mais dense, historique et philosophique sur la place et la définition de l'histoire dans notre société.

SFF et diversité mini
Item 7 : Se déroulant en Orient

mardi 15 novembre 2016

"L'enchanteur" de René Barjavel



Livre lu pour le book club de Livraddict. J'ai tellement ramé dessus que je ne l'ai terminé que bien plus tard, et n'ai donc pas pu participer à la discussion.

Résumé

Couverture L'enchanteur  Qui ne connaît Merlin ? Il se joue du temps qui passe, reste jeune et beau, vif et moqueur, tendre, pour tout dire Enchanteur. Et Viviane, la seule femme qui ne l'ait pas jugé inaccessible, et l'aime ? Galaad, dit Lancelot du Lac? Guenièvre, son amour mais sa reine, la femme du roi Arthur ? Elween, sa mère, qui le conduit au Graal voilé ? Perceval et Bénie ? Les chevaliers de la Table Ronde ? Personne comme Barjavel, qui fait le récit de leurs amours, des exploits chevaleresques et des quêtes impossibles, à la frontière du rêve, de la légende et de l'Histoire. Dans une Bretagne mythique, il y a plus de mille ans, vivait un Enchanteur. Quand il quitta le royaume des hommes, il laissa un regret qui n'a jamais guéri. Le voici revenu


Mon avis

J'aime beaucoup les livres, et autres dérivés issus de la légende des chevaliers de la Table ronde.

 Ce livre change de mes précédentes lectures en mettant en avant surtout Merlin, et déroulant l'histoire d'un point de vue détaché, comme l'est Merlin avec l'ensemble des chevaliers, présents mais essayant de ne pas trop interférer, mais les manipulant pour accéder enfin au Graal.

J'ai été assez déstabilisée par la forme, presque comme une succession de contes avec parfois des personnages qui reviennent (mais dont j'avais un peu oublié la trame narrative lors de leur retour).
Malheureusement j'ai eu du mal à accrocher à ce fil conducteur qu'est Merlin, manipulateur, autant que le Diable, du destin de chaque. Il est finalement omniprésent mais absent de la plupart des petites aventures vécues par les chevaliers.

Il existe une certaine misogynie dans ce livre qui est peut être témoin de l'époque d'Arthur mais pas que. La mère de 9 enfants qui les laissent repartir tous avec leur père, et décide d'aller au couvent oO, d'ailleurs ce couvent accueille un nombre de mère dépitée assez impressionnant... Guenièvre est reléguée la plupart du temps à ses amours, mais dans un paragraphe, on note son talent à gérer Camelott en l'absence d'Arthur, toujours en vadrouille.

Merlin et Arthur, souvent moteur des livres sur cette légende, sont assez antipathiques et j'ai eu du mal à m'intéresser à leur quête qui semble vaine, au vue du nombre de morts qu'il existe dans ce roman (et qui ne semblent affecter personne). Arthur est de ce fait assez passif, et tout le monde semble juste attendre un signe de Merlin pour partir ou poursuivre son aventure.

J'ai eu l'impression d'être assez loin de la légende initiale, telle que je me l'imagine et aucun personnage ne m'a vraiment accroché. Morgane est reléguée à la méchante vicieuse et très sexuée.
Viviane, prétendante de Merlin, attend comme les autres son heure et laisse partir les enfants qu'elle élève sans jamais protester se laissant complètement guider par son "maître". Les chevaliers sont presque interchangeables vu leur quête identique (le graal et leur identité profonde) et leurs échecs qui s'accumulent.

Au total : Une déception pour ce livre que beaucoup considèrent comme un classique. Je n'ai pas spécialement accroché au style narratif et les personnages m'ont semblé assez transparents.

lundi 14 novembre 2016

Utopiales J3 : Le lundi

Dernier jour pour ma part sur place, avec pour objectif visiter Mars, découvrir la zone des jeux, assister des conférences et voir Premier contact. Objectifs remplis ! (Petit rappel : Jour 1, Jour2)



On commence la journée, par la traditionnelle pause café, en attendant la visite de Mars en 3D, effectivement moins remplie le matin et hors week end. Explications précises et accessibles des différentes choses connues et à voir sur la planète rouge par une planétologue. Plein de choses sont encore à régler pour savoir s'il existait une vie sur Mars, et comment se comportait l'eau la bas.  Petite note pour les curieux, ca tourne un peu et j'avais un peu la nausée en sortant de là !

Puis première conférence entrainée par mes copines, où j'avoue ne pas avoir été très attentive sur Les Machines Alchimiques avec X. Mauméjean et P. Bacigalupi.

Je me suis ensuite déplacée vers les mécanismes de la SF au masculin, conférence pleine d'humour et de torsion de préjugés avec : Catherine Dufour, Sara Doke, Sylvie Lainé, Ariane Gélinas, Michèle Laframboise.
Au final, je me suis demandée si inviter autant d'auteur femmes sur ce thème, ne revenait pas à discuter de la SF au féminin, thème récurrent où les participantes notaient être fréquemment invitées, presque comme caution féminine des festivals .

Quelques citations : "Les femmes moches ou de plus de 40 ans n'existent pas en masculine"
"Quand un homme raconte une histoire d'amour, il est sensible; quand c'est une femme elle est fleur bleue.  "
"Rien ne décrit vraiment une écriture "masculine " alors que l'écriture féminine est souvent discutée."

J'ai enchainé sur les dystopies vs post-apocalyptique : Mécanismes d'un sujet jeunesse avec Agnes Marot et Léna  Johame. Pas beaucoup de décryptage dans cette conférence très remplie niveau public, plutôt de la promotion des romans des 2 auteurs.
  "Il veut un monde meilleur pour être tranquille pour vivre sa vie amoureuse" Vu comme ca, je me suis dit que l'adolescent n'était peut être pas une référence d'idéal humaniste!



Des moutons et une voie lactée!

Puis petite pause à l'espace jeu, pour jouer avec des moutons galactiques avec Mr Plume. Les animateurs étaient présents pour expliquer les règles des différents jeux.

Suivie d'un petit tour à la librairie, pour acheter un cadeau pour mon homme (La fille automate de Paolo Bacigalupi) et Lettres à Alan Turring. Raisonnable, non? 






Enfin dernière conférence : Le héros handicapé en science fiction avec Laurence Suhner, Michèle Laframboise, Paolo Bacigalupi, Clément Pélissier.

Les héros de comics étaient mis en avant, notamment Daredevil, car le handicap peut être présenté comme une force. Plein de références intéressantes, j'ai découvert par ce biais les travaux de Clément Pélissier, et je me suis dit qu'il avait eu de la chance !

"Le handicap n'est pas un point faible. Le point faible est ce qui met le personnage en danger de mort. (Comme la kryptonite et Superman) "


En attente de la séance ciné, on ne se sent pas seul !
Direction le cinéma et vu le nombre de gens qui attendaient, ce n'était pas du luxe, pour aller voir Premier contact de Denis Villeneuve.
Un film très beau sur le plan esthétique et beaucoup de discussions ensuite avec les autres spectateurs pour comparer nos ressentis et libres interprétations !




 La journée s'est terminée par la remise des prix (et donc une envie de découvrir Anna Starobinets), puis dernière soirée papote avant de reprendre le train le mardi matin.

Butin des Utopiales : 4 livres et une jolie photo de Nantes que j'ai finalement assez peu visitée.

D'autres compte rendus chez MarmotteXapur, Tigger Lily, Vert, Trolle, MJ (dans une petite année surement)

vendredi 11 novembre 2016

Week end à 1000 !

Petit billet pour préparer mon week end à 1000 que je mettrais à jour au fur et à mesure !

Patit rappel : Le week end à 1000 est organisé sur le blog de LiliDraw  et l'objectif est de lire un maximum de pages (si possible 1000) sur le week end, tout en encourageant les autres participantes ! 

Ma PAL : 



Petit point à 18h samedi :

Lecture avec petite tasse de thé !
J'ai lu 20 pages hier soir de "la lettre de Conrad", après avoir vu Dr Strange au cinéma (j'ai pas franchement aimé le personnage principal, mélangé à un scénario Marvel de super héros, je n'en ferai pas une très bonne presse).


Depuis ce matin j'ai lu 290 pages de "la Voleuse de livres" en 3 sessions entrecoupées d'une sieste, dont j'aime beaucoup l'ambiance et les liens entre les différents personnages !




Au programme de la soirée  du samedi : Lecture soit poursuivre la Voleuse, soit lire des BD, soit finir la lettre de Conrad, et cuisine !

Dimanche 10h30 :
 J'ai fini la lettre de Conrad entre hier soir et ce matin (+120 pages).
Et lu les 2 derniers tomes de la saga Okko : Très jolie sage sur le plan visuel avec un personnage principal attachant bien que mystérieux jusqu'au bout et une plongée dans le Japon médiéval. (+130 pages)

J'en suis donc à 540 pages !

Petite pause pour le moment avant une reprise en début d'après midi.

Dimanche 19h30 :
Après une pause de 7 heures (cookies, ménage et fin de tricot), je me suis replongée dans La voleuse de livres (390 pages/527) et j'ai lu l'Arabe du Futur, tome 2 (158 pages)

J'en suis à 798 pages.

Lundi matin : J'ai continué d'avancer dans la soirée "La voleuse de livres" et me suis arrêtée à 490 pages (sur 527, donc ca ne va pas tarder)

Soit 898 pages, pour une première vraie participation, je suis assez satisfaite du résultats, et surtout des livres que j'ai lu !

mercredi 9 novembre 2016

Utopiales 2016, Jour 2



Plein d'entrain et de motivation pour accéder aux conférences qui nous intéressaient, nous sommes arrivés le dimanche matin, à l'aube (10h un peu passé!)

Petit passage matinal à la première conférence, bien remplie niveau public

Les conférences étant bien pleines, la journée a donc débuté par une pause café papotte, avant de se mettre en route.

Et ca chuchote pendant que certains sont concentrés!
Petit tour à la remise du prix Planet SF, avec invitation du Paolo Bacigalupi pour son prix d'il y a quelques années.







Jerome Vincent, moderateur de la conférence sur Alan Turring


J'ai enchainé sur la rencontre avec Alan Turring, c'est à dire  le réalisateur d'un documentaire sur le sujet : Denis Van Waerebeke, et Sylvie Laine auteur d'une lettre dans le recueil "Lettres à Alan Turring ". J'ai adoré cette conférence, très bien documentée, notamment sur certains arrangements du film "Imitation Game". Alan Turring est fascinant par ce qu'il a amené à l'informatique mais aussi pour le mystère autour de l'homme. Je n'ai pu assister à la  projection du documentaire mais ce n'est que partie remise.



Ensuite direction le cinéma pour voir Psichonautas, film d'animation, effectivement pas pour les enfants contrairement à ce que pouvait laisser penser l'affiche. Très jolie découverte, bien plus sombre que ce que je pensais et qui fait réfléchir sur bien des thèmes écologiques et sociologiques.

Poursuite des conférences avec "Le gène égoïste" avec Gérard Klein, Philippe-Aubert Côté, Sylvain
Chambon, Pierre-Henri Gouyon, François Rouiller qui fait réfléchir la généticienne cachée en moi. La vision très scientifique de la génétique (et moins clinique) m'a un peu déstabilisée. Sommes nous uniquement des vecteurs pour la survie des gènes ? J'en ai profité pour faire un peu plus connaissance avec Mypianocanta, croisée une fois sur une sortie parisienne.

Puis dédicace de mon second tome de Metaquine, avec un nouveau personnage pouvant être issu de l'univers.
Utopiales vs Imaginales !

Retour en conférence pour "Technologie vs Effondrement" avec  Jean-Noël Lafargue, Philippe-Aubert Côté, Alain Damasio, Milad Doueihi, Sylvie Denis. Un conférence assez pessimiste sur le sort de la planète, mais aussi un regard critique sur la SF, très utilisatrice de l'effondrement pour lancer leur univers souvent post apocalyptique.

Fin de la journée avec le prix Julia Verlanger pour Karim Berrouka et "son club des punks contre l'apocalypse zombie". Pas lu de mon coté ...

Soirée pizza entre colocataires et recharge des batteries pour préparer ma dernière journée ! (Et oui, un week end sur les machines, nous transforme t-il pas un peu en robot ?)

lundi 7 novembre 2016

Les Utopiales 2016 : Jour 1






Cette année, je suis allée pour la première fois au festival des Utopiales qui se déroule à Nantes, orienté science fiction, à la fois coté littérature, mais aussi cinéma, et science.

Je suis restée du samedi au lundi, ce qui m'a permis de bien profiter des conférences, de faire des pauses cinéma et de croiser tout plein de monde cotoyé habituellement dans la bulle virtuelle. (Mon programme initial était ici, et il y a eu quelques changements, notamment en ce premier jour !)

Petite lecture dans le train !
Lille-Nantes direct, environ 4h de train, je suis donc arrivée après la pause déjeuner. Première journée assez calme pour moi, j'ai profité de la salle café, et surtout de mes blogopotes (Marie Juliet, Marmotte, Trolle Plume (et son homme) et Blacky ) que j'ai retrouvé assez facilement. La foule était assez dense pour ce premier jour, vu que le festival a battu son record de fréquentation. Il fallait donc anticiper les topos intéressants si on voulait être assis, ce qui sera mis en application le dimanche !








J'ai assisté à deux conférences ce premier jour :
Les machines traduiront-elles le futur ? : avec Sylvie Denis, Frédéric Landragin, Nathalie Mège, Philippe Curval, Milad Doueih.
Discussion intéressante sur les capacités des machines à la traduction littérale et finalement ce qui donne un sens au texte, notamment le contexte qui a souvent du mal à être perçu par ladite machine.

Et à la rencontre avec Francois Rouiller, auteur de Métaquine, dont j'ai lu le premier tome en mai, et j'ai entamé la lecture du second pendant mon voyage dans le train, histoire de me mettre dans l'ambiance avec le festival. Rencontre intéressante, notamment la partie explication de photos et tableaux. Ce qui me fait penser qu'il faut que je retrouve le fameux tableau de Hopper très présent dans le premier tome.
 
Extrait de l'exposition Metaquine



J'en ai profité pour faire le tour de l'exposition Metaquine et admirer les talents de dessinateur de Mr Rouiller (je vous conseille de suivre son IG d'ailleurs) ! Je suis arrivée malheureusement un peu tard pour faire dédicacer mon second tome ce jour la.



L'interro surprise sur l'Uchronie débordant, je n'ai pu assister à cette conférence, j'en ai donc profité pour faire quelques achats :



Achats du samedi
L'anthologie des Utopiales

Thinking Eternity de Raphael Granier de Cassagnac, conseillé par mes copines de virée !

Pepper en action



J'ai croisé Pepper pendant mes déambulations dans les expositions scientifiques, petit robot dansant mais pas que !


Pour finir la journée en beauté, petite crêperie dans le centre de Nantes, et une bonne nuit de sommeil avant d'entamer le second jour !

vendredi 28 octobre 2016

"Chanson douce" de Leila Slimani

Un livre qui me tentait par son thème et les retours positifs. Une fois débuté, je l'ai terminé en 2 jours, sans réussir à le lâcher, notamment dans les transports.

Résumé

Couverture Chanson douce 

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d'un cabinet d'avocats, le couple se met à la recherche d'une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l'affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu'au drame.




Mon avis

Un livre qui se lit d'une traite, portée par une écriture envoutante qui donne envie de découvrir les différents personnages.
D'emblée nous sommes plongés dans cette histoire dont le dénouement nous apparait inéluctable. J'ai aimé cette entrée en matière et cette manière de remonter le temps, de comprendre les fils qui se tendent et se tissent.


Ce roman m'a beaucoup touché, et explique probablement mes difficultés à écrire cet article et je me doute que les résonances que j'ai ressentie ne seront pas forcément présentes chez tous.
Mon engouement pour ce livre tient probablement dans la projection que j'ai pu faire avec le personnage de Myriam, femme qui renoue avec sa vie active en laissant ses enfants à Louise, nounou providence.

J'ai retrouvé dans Myriam, l'ambivalence de notre société qui nous demande un épanouissement personnel et professionnel tout en nous laissant des marges de manœuvres faibles, et une pression sociétale toujours patriarcale.
 Le personnage de Louise s'éclaire au fur et à mesure du roman, tout en laissant des zones d'ombre. On peut faire des hypothèses sur sa pathologie psychiatrique ou sociologique, nous montrant que le tout est souvent lié. Elle est l'autre facette de cette ambivalence entre vie personnelle et professionnelle dans son rapport avec les enfants en général.

Les hommes sont présents mais finalement assez transparent dans cette dualité féminine au centre du drame. Leur rôle dans la vie de leurs enfants restent à chaque fois assez mineur.

Le thème est glaçant mais l'écriture amène beaucoup de douceur et ne tombe pas dans le larmoyant.

Au total : Un roman intense dans lequel je me suis retrouvée plongée sans pouvoir décrocher. Beaucoup de pistes de réflexion sur la question de l'éducation et de notre mode de vie.

challenge12016br

mercredi 26 octobre 2016

"Mineure" de Yann Queffelec

"Les noces barbares" du même auteur sont sur ma liste ABC depuis que j'y participe. Ça fait 2 ans que je lis un autre livre de cet auteur, prise d'une inquiétude à l'idée de le débuter. J'ai découvert ce titre à la bibliothèque municipale et je l'ai dévoré malgré le malaise qui s'installe progressivement.

Résumé

Couverture Mineure Editions Le Livre de Poche 2010Qu'est-ce que le désir aux abords de l'âge mûr, lorsqu'on est courtisé par une jeune fille ? Sibylle a treize ans, Michel cinquante-cinq. Yann Queffélec analyse avec une minutie clinique les sentiments ambigus qui tourmentent son héros, homme marié, heureux, socialement établi, face à la passion brutale d'une adolescente aussi jeune que ses propres enfants, des jumelles. Non, il ne cédera pas...


Mon avis

Livre court qui m'a fait penser à "Délicieuses pourritures" de Joyce Carol Oates, du fait de l'inconfort induit par cette lecture.
La situation telle que le laisse deviner la couverture flirte avec les limites autorisées par notre société. Comment va s'en sortir le protagoniste ? Va t-il franchir la ligne ? Quelle est la part de fantasmé et de réel ?

J'avais peur de ne pas accrocher à ce récit à la première personne, mais le talent de l'auteur fait qu'on est plongé dans les tourmentes de cet homme, dans ses réflexions, les limites qu'il essaie de respecter. Que penser de Sybille, adolescente vue uniquement par les yeux du narrateur? Moment d'hallucinations de l'homme ou réelle manipulation de l'adolescente ? Leur confrontation  reste fascinante et angoissante dans son dénouement. Il est difficile de croire que les choses vont rester chastes et ce doute reste constant tout au long du livre.

Ce livre c'est aussi le récit d'une vie de couple telle qu'on peut le supposer après des années de mariage, entre routine et choix de vie qui entrainent parfois des frustrations. Les difficultés du couple sont aussi en avant dans les dialogues avec sa femme, ses filles. L'adultère fait partie des questions très présentes des 2 cotés. Le doute entraine t-il le passage à l'acte ?

Au final les femmes de ce livre restent bien mystérieuse, et il est curieux finalement de lire ce point de vue exclusivement masculin sur des thématiques souvent (tout du moins dans mes précédentes lectures) abordées par les femmes.

Au total : Un récit bien maitrisé entre un homme mur et une adolescente. Toujours sur le fil.

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Lettre Q : 118 pages

mardi 25 octobre 2016

Préparation pour les Utopiales 2016

Cette année, je vais aux Utopiales !!

utopialesLes Utopiales, festival annuel de SF à Nantes du 29 octobre au 3 novembre. Un programme dense avec conférences orientées "Machines" (thème de l'année), projection cinématographique et nombreuses dédicaces.

"Les machines, cet assemblage qui permet au philosophe comme à l’ouvrier de soulever le monde. Grâce à elles, nous sommes plus forts, nous allons plus loin, plus haut, plus vite. Grâce à elles, nous explorons, nous transformons. Les machines, extraordinaires ou non, servent nos aspirations, nos désirs, nos projets, nos futurs. Mais si une génération grandit et évolue par rapport à la précédente, les machines, en tant que filles de l’humanité, nous dépasseront-elles un jour ? Nous remplaceront-elles ? Pouvons-nous continuer de grandir et d’évoluer si les machines se substituent à nous ?"

Pour ma part, j'y serais du samedi midi au lundi inclus !

Le programme est assez intense, avec 3 conférences parallèles et des projections de films en plus.

Pour le samedi, où j'arrive en début d'après midi je prévois léger :
Le vaisseau spatial  comme personnage à 14h
Interro surprise : Uchronie à 17h

 Pour le dimanche :
Je suis intéressée par la projection de Psiconotas de Rivero et Vazquez à 13h45
En conférence :
Le gène égoïste ou la machine mythologique à 16h
Jules Verne saga à 18h

Pour le lundi

12h : Mécanisme de la SF masculine
13h : Dystopie vs post apocalyptique : mécanisme d'un succès jeunesse
16h : Le héros handicapé en SF

J'espère avoir le temps de passer aux expositions, de me faire dédicacer "La fille Flute" de Paolo Bacigalupi, les second tomes de Métaquine (F. Rouiller), et d'Omale (L. Genefort), la Horde du contrevent d'A. Damasio, me décider pour un livre de L. Davoust et d'autres auteurs dont mes compagnons de voyage ne manqueront pas de me faire l'éloge !
Bref, je sens que je ne vais pas voir les 2 jours 1/2 passer !

N'hésitez pas à me faire signe si on se croise ! (Je vais essayer de penser à un badge ...)

samedi 15 octobre 2016

"Station Eleven" d'Emily Saint John Mandel

Rentrée littéraire SF pour changer, recommandé par pas mal de monde sur le blogosphère (cf Cornwall, Blacky, Acro  ) je me suis laissée tenter sans difficultés.

Résumé

Couverture Station ElevenUne pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.

Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…



Mon avis

Il est de ces livres dont on se rend compte de l'immersion qu'après l'avoir terminé. Il en fait partie.
J'ai tourné les pages tranquillement et me suis réservé des pauses lectures pour en profiter pleinement, choses que je n'avais pas forcément fait sur mes dernières lectures avec le même entrain.
J'ai aimé la temporalité du récit, entre présent et passé, retour en arrière et quête d'un monde meilleur. Chaque personnage prend sa place dans cette toile lentement tissée par l'auteur.

Il y a le monde moderne avec quelques pistes de réflexion sur la célébrité, les paparazzis, nos modes de communication si rapide que l'on oublie la prouesse technologique sous jacente, la place de l'art et de la bande dessinée.

Il y a le post viral, où une partie de la population a été décimé. Ce virus qui nous rappelle les psychoses grippe A, grippe aviaire. Quel serait notre réaction face à cette pandémie, s'enfermer chez soi ? Accepter les faits et choisir son lieu final ?
Si on survit quelle serait notre attitude, comment se reconstruire ? La symphonie itinérante nous permet de voir plusieurs facettes de réaction toujours sur un fond d'art musical ou littéraire et les comics sont le réel fil rouge, chose rare.
Les personnages sont touchants, que ce soit Kirsten dont on devine sa part d'ombre, Arthur dans son rôle de star immature qui enchaine les conquêtes et ne sait comment gérer sa notoriété, Miranda, artiste solitaire qui évolue au fil des pages dans sa vie personnelle et professionnelle. J'ai aimé la maturité de ces personnages, de les suivre sur plusieurs périodes clés et les liens qui les unissent.

A travers le prophète, on devine une certaine vision de la religion, de la nécessité de certains de croire en quelque chose pour rester construit mais aussi la mesquinerie de la nature humaine et ce besoin hiérarchie qui s'instaure assez naturellement. J'aurais apprécié que cet aspect soit plus creusé.

Au total : Une lecture fascinante et très humaine dans ce monde post apocalyptique.


challenge12016br
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Lettre S : 432 pages

mardi 11 octobre 2016

"Les Immortelles" de Makenzy Orcel




Je cherchais un "O" pour mon challenge ABC et l’intérêt d'une bibliothèque est de pouvoir se laisser tenter par des titres différents de nos habitudes. J'avoue que l'actualité rend ce livre d'autant plus touchant.

Résumé


Couverture Les immortelles Les Immortelles, ce sont les prostituées de Port-au-Prince. L’une d’elles prend à parti l’inconnu monté la voir au bordel. Apprenant qu’il est écrivain, elle lui propose un marché : contre son corps, écrire l’histoire des putains défuntes, emportées par le séisme sous les décombres de béton. D’une surtout : la petite, la fugueuse Shakira venue sous son aile un jour dans la haine de sa bigote de mère.





Mon avis

J'apprécie de lire parfois des ovnis que ce soit sur le fond ou la forme.

La forme de journal intime dicté par une prostitué et retranscrit par un écrivant donne une écriture  peu dans le style académique mais chargée de sensations dans la brièveté des propos. Les paragraphes sont courts le plus souvent, comme une pensée hachée qui a du mal à suivre un fil tout en gardant une cohérence dans ses digressions.

Le fond raconte le quotidien d'une prostituée qui avait pris "sous son aile" une jeune, regrettant de l'avoir mise dans ce circuit tout en se rendant compte de peu la connaitre. 
On y découvre une amitié teintée de relation maternelle. La petite et sa mère, leur point de rupture l'amenant à la fugue et La petite et la narratrice, conseil dont elle ne voulait pas être proche. On sent l'incompréhension des personnages, la volonté de liberté de celle ci, notamment par son amour de la littérature.

Leur quotidien est décrit de manière assez pudique mais donne une idée de leur condition de vie, avant le séisme et leur manière de s'adapter à l'après, de regretter les disparues souvent anonyme dans la foule.

Au total : Une plongée dans Haïti, après le séisme par un œil inhabituel mais intense.

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Lettre O : 144 pages


dimanche 9 octobre 2016

"Ecoutez nos défaites" de Laurent Gaude

J'ai eu un petit craquage en cette rentrée littéraire entre auteur référent pour moi et bouche à oreille...
Laurent Gaude est un auteur que j'ai découvert  grâce à la blogosphère et dont l'écriture et les thèmes abordés (historiques) me bottent le plus souvent.

Résumé













Mon avis

J'avoue avoir eu du mal à me plonger dans ce récit chorale. Il me manquait des notions d'histoire internationale notamment sur la guerre de sécession et l’invasion italienne en Ethiopie. Je me suis renseignée au fur et à mesure de ma lecture sur certains protagonistes pour approfondir le sujet.

Une fois chaque personnage apprivoisé, j'ai aimé suivre le parallèle entre chaque histoire, et me poser des questions sur le concept de victoire. Les causes de la guerre peuvent sembler juste, mais finalement les vainqueurs sont-ils vraiment victorieux ? Qui paie le prix de la guerre  sur le plan humain, sur les traumatismes de chaque population ? Et surtout comment rebondir après une défaite alors que notre époque tend vers l'erreur impossible et le refus de l'échec. Cette question reste très actuelle quand on voit la situation syrienne ...
J'ai apprécié le parallèle avec cette situation dans la prise de Palmyre sous un autre angle. Les personnages "non historiques", contemporains sont touchant d'humanité et de fragilité. J'ai aimé leur rencontre et le fil qui se tissait entre eux malgré les différences.

J'ai découvert Haile Selassié, son combat, sa dignité malgré avoir dérogé au code de son peuple mais aussi Hannibal, bien plus qu'une traversée des Alpes en éléphant qui fait sa réputation et la guerre de Sécession peu connue de ce coté de l'Atlantique et tellement fondatrice pour d'autres.
Ce livre évoque l'Histoire avec les histoires, les combats de chaque remis dans leur contexte, tout en montrant leur universalité. Une lecture instructive et qui fait réfléchir.

Au total : Un début un peu difficile pour moi mais assez rapidement je me suis plongée dans ce dédale d'histoires qui font réfléchir sur le sens des défaites et des victoires.


challenge12016br

mardi 20 septembre 2016

"La valse des arbres et du ciel" de Jean Michel Guenassia


J'ai une certaine passion pour les peintres fin XIXème, dans cette peinture vivante où les paysages et personnages sont reconnaissables tout en étant plus dans le ressenti que la vision primitive. La vie de Vincent Van Gogh m'est connue dans les grandes lignes et je ne me suis jamais vraiment posé de question autre que la version officielle. J'ai dévoré de roman qui met en scène ce peintre et une jeune femme enfermée dans sa société.

Résumé

Couverture La valse des arbres et du ciel 
Auvers-sur-Oise, été 1890. Marguerite Gachet est une jeune fille qui étouffe dans le carcan imposé aux femmes de cette fin de siècle. Elle sera le dernier amour de Van Gogh. Leur rencontre va bouleverser définitivement leurs vies.Jean-Michel Guenassia nous révèle une version stupéfiante de ces derniers jours. Et si le docteur Gachet n'avait pas été l'ami fidèle des impressionnistes mais plutôt un opportuniste cupide et vaniteux ? Et si sa fille avait été une personne trop passionnée et trop amoureuse ?




Mon avis

J'ai dévoré ce roman retraçant la vie de Marguerite Gachet, sa vie provinciale, et sa relation avec sa famille notamment  son père, médecin et collectionneur d'art radin.
Portrait of Dr. Gachet.jpg
Source : https://fr.wikipedia.org/wiki

Marguerite jeune fille de bonne famille idéaliste, oscillant entre femme rebelle et adolescente en crise. On sent à travers ce livre l'ambivalence dans la quête de liberté et la difficulté de tout quitter pour réaliser son rêve. La vie provinciale est bien décrite à mon avis, entre déjeuner mondain et nécessité de garder contact avec la capitale... J'avoue avoir eu une pensée pour Mme Bovary ou Maupassant mais mes souvenirs lointains de ces deux auteurs ne sont peut être pas très réels.

De l'autre coté, nous avons Vincent Van Gogh, peintre en quête de reconnaissance mais bien installé dans son type de peinture, exilé à Auvers sur Oise pour soins médicaux et qui y trouve une certaine inspiration. J'ai aimé lire ses séances de peinture imaginaire et aller jeter un coup d’œil sur les toiles décrites.
Il y a forcément plein de choses de romancées dans cette relation mais j'ai aimé suivre l'évolution de ces 2 personnes si différentes et semblables.
Les personnages secondaires sont assez transparents par ailleurs, que ce soit le frère, le prétendant ou l'amie, assez classiques, ne sont là que pour mettre en lumière Marguerite et Vincent V. Seul le père sort un peu du lot, et dénote par son cynisme et son sens un peu trop exacerbé des conventions sociales.


Vincent van Gogh - The Church in Auvers-sur-Oise, View from the Chevet - Google Art Project.jpg
Source : wikipedia
Le texte est parsemé de notes en italique, reprenant des extraits de journaux notamment. Elles permettent de resituer le contexte historique notamment artistique et politique et apporte une autre lecture à ce roman.
La thèse soulevée par ce livre est intéressante mais je ne sais quoi en penser tant elle diverge de l'histoire "officielle" du peintre.







Au total : Une plongée dans la bourgeoisie provinciale du début XX par le biais d'un des peintres phare de cette époque.

challenge12016br

dimanche 18 septembre 2016

"Manesh" de Stéphane Platteau

Il est de ces livres dont on est sûr qu'ils sont pour nous et qu'ils vont nous enchanter ...
Croisé lors de mes premières imaginales, j'ai été fasciné par l'auteur et l'univers qu'il me décrivait sans oser franchir le cap, c'est finalement grâce au club de lecture que j'ai pris le temps de découvrir ce roman et j'ai adoré !

Résumé


Quelque part dans la nordique forêt du Vyanthryr, les gabarres du capitaine Rana remontent le fleuve vers les sources sacrées où réside le Roi-diseur, l’oracle dont le savoir pourrait inverser le cours de la guerre civile. À bord, une poignée de guerriers prêts à tout pour sauver leur patrie. Mais qui, parmi eux, connaît vraiment le dessein du capitaine ? Même le Barde, son homme de confiance, n’a pas exploré tous les replis de son âme. Et lorsque les bateliers recueillent un moribond qui dérive au fil de l’eau, à des milles et des milles de toute civilisation, de nouvelles questions surgissent. Qui est Le Bâtard ? Que faisait-il dans la forêt ? Est-il un danger potentiel, ou au contraire le formidable allié qui pourrait sauver l’expédition de l’anéantissement pur et simple ?

Mon avis

Je suis rentrée très facilement dans l'univers de ce livre, sur ce fleuve entouré de foret qui m'a fait penser à l'Amazonie.
L'histoire de ce pays et les légendes qui s'y rattachent nous sont distillés peu à peu, notamment à travers le récit de Manesh. On sent rapidement l'importance des astres ce soit coté lunaire ou solaire.

Nous suivons les aventures de Manesh et des Gabarres par la voix de Fintan, à la fois journal de bord et récit mythologique. 
Manesh nous dévoile son histoire, et son épopée nous fait découvrir une partie du royaume, avant la guerre. On y parle religion, croyances anciennes. Son aventure m'a fascinée et je revenais parfois difficilement au temps présent, celui de Fintan, sur les gabarres et à leur remontée sur le fleuve.

Les Gabarres sont un espace clos, qui apportent leur lot de société humaine avec tension et moment de camaraderie. J'ai apprécié découvrir cette vie embarquée et les personnages qui s'y associent. Tous n'auront pas le même rôle ou le même intérêt mais forme un ensemble cohérent. Ces passages de quotidien nous rattache à une certaine réalité. Certaines personnages, notamment féminin gardent pleins de questions en suspens et je serais ravie de découvrir la suite, centrée à priori sur Shakti.

La foret, quant à elle, est un personnage à part entière, magique et mystérieuse, pleine de surprises et de traces du passé qui apparaissent volontairement ou se cachent.

Au total : Un univers dense que l'on apprivoise progressivement grâce aux récits croisés de Fintan et Manesh.

D'autres avis chez Anassete, Blacky qui ont déjà lu la suite et me donne envie de m'y plonger sans trop tarder ! Mais aussi chez Vert,

vendredi 2 septembre 2016

"Un paquebot dans les arbres" de Valentine Goby

Fruit de ma participation au financement de la librairie proche de chez moi (cf le marque page sur la photo), j'ai dévoré ce texte dont les premiers échos sont positifs.

Résumé


Au milieu des années 1950, Mathilde sort à peine de l’enfance quand la tuberculose envoie son père et, plus tard, sa mère au sanatorium d’Aincourt. Cafetiers de La Roche-Guyon, ils ont été le coeur battant de ce village des boucles de la Seine, à une cinquantaine de kilomètres de Paris.
Doué pour le bonheur mais totalement imprévoyant, ce couple aimant est ruiné par les soins tandis que le placement des enfants fait voler la famille en éclats, l’entraînant dans la spirale de la dépossession. En ce début des Trente Glorieuses au nom parfois trompeur, la Sécurité sociale protège presque exclusivement les salariés, et la pénicilline ne fait pas de miracle pour ceux qui par insouciance, méconnaissance ou dénuement tardent à solliciter la médecine.



Mon avis

Un très beau roman qui traite de thèmes que je n'ai pas forcément l'habitude de voir abordés.
 La période historique d'abord, l'après seconde guerre mondiale, l'apparition de la prise en charge sociale et médicale notamment la Sécurité Sociale pour garantir à tous un accès aux soins. Ce roman nous rappelle à quel point il s'agit d'un progrès social et la nécessité de la préserver.
L'évolution de la médecine transparait aussi durant ce récit. Effectivement Paulot et sa famille dont en partie les frais des balbutiements des thérapeutiques, ou des diagnostics. L'acceptation de la tuberculose fait écho à d'autres pathologies actuelles dont la transmission est le plus souvent fantasmée. Soixante ans plus tard, les problématiques ont évolué sur la forme mais pas sur le fond.

Les personnages sont un élément clé du livre.  

Comment ne pas vivre avec Mathilde, ses joies, ses galères, son enfance, sa rage de vivre ? 
Ce personnage est tellement vivant, tellement vrai. J'ai aimé sa détermination, ses faiblesses, sa loyauté envers sa famille.
Il y a tellement d'opposition avec sa sœur Annie, si bien décrite comme de passage, et tellement d'amour avec son frère Jacques. Elle devient malgré elle la pierre angulaire de cette famille éclatée et le subit tout en l'assumant et en maintenant son équilibre.

Mathilde qui s'entoure de personnages auxquels on ne croit pas forcément mais qui ont leur place dans son histoire, dans l'histoire.
Jeanne, adolescente touchante, l’idolâtre, son caractère et ses difficultés en font rarement un personnage clé dans les romans. Antoine, son frère, nous rappelle les dommages des guerres sur les soldats rentrés au pays. Et tous les gens du village, les aidants et les opposants ont leur place dans cette société semi rurale, proche de Paris sans en connaitre les bénéfices.

Enfin, il y a Paulot, solaire dans le début du roman avec le coeur sur la main, qui s'éteint progressivement et devient lunaire. Il reste l'homme autour duquel tourne sa famille tout en étant le point de départ de ses difficultés.

Il existe dans ce roman une critique de la société de cette époque, à travers la reconversion ratée d'Odile et Paulot, ou le peu d'avenir existant une fois entré dans le sanatorium sans parler de l'incompétence de l'assistante sociale ... Certaines scènes dans la mairie ou l'église sont des exemples de la lâcheté humaine et de notre difficulté à lâcher nos acquis sociaux et à tendre la main aux plus démunis.

Tout ceci est porté par l'écriture magnifique de Valentine Goby, qui m'avait peu touchée dans KinderZimmer, alors que le sujet était tout aussi fort, avec déjà des femmes au premier plan.
 Dans ce roman, elle se révèle vraie dans les moments pleins d'émotion sans larmoiement inutile. Elle relate sa rencontre avec la femme qui a inspiré ce roman pleine de douceur, et juste évoquée à certains moments pour nous remettre dans cette opposition actuelle/passé pas si lointain.

Au total : Un excellent moment de lecture, que je ne peux que recommander.


challenge12016br

mercredi 24 août 2016

"Omale" de Laurent Genefort

Lecture d'été du forum Planète SF, je me suis laissée tenter au vue des avis positifs de cette série. Je n'ai lu que le premier livre de cette édition, me réservant la suite pour plus tard (d'autant qu'elle semble moins entrainante que ce tome).

Résumé

Couverture Omale, intégrale, tome 1
Dans un lointain futur... trois espèces cohabitent sur Omale les humains, les Chiles et les Hodgqins. Six individus se retrouvent en possession d'un bris d'œuf et décident d'en décrypter l'inscription. Ils s'embarquent sur une nef aérienne afin d'accomplir la quête pour laquelle ils ont été élus. C'est au cours d'un vol mouvementé qu'ils apprendront progressivement à se connaître grâce au fejij, le jeu des relations chile - subtil révélateur des caractères, des personnalités et des leçons du passé.


 

Mon avis

J'ai déjà lu Points chauds du même auteur, dont j'avais aimé l'univers. J'ai retrouvé dans ce roman les même défauts que dans ma lecture précédente, un univers intéressant, dense mais tout est trop rapide, survolé.

J'ai adoré les personnages, six explorateurs différents par la race, le passé, plein de ressemblances et d'antagonisme. Leurs histoires nous sont contées au fur et à mesure, nous ouvrant l'esprit sur Omale, cette planète bien mystérieuse que ce soit par sa géographie, sa population constituée de 3 rehs ou son histoire. J'ai aimé découvrir le tout et j'ai envie de poursuivre ma plongée dans ce monde si différent. Il y a pleins de piste de réflexion dont le parallèle avec le monde actuel est assez flagrant, que ce soit la place de la technologie et de la survie à tout prix, de la tolérance des différences et de l'intégration des religions dans la société. On devine ce monde plein d'histoire et riche en référence.

Le fil conducteur est truffé cependant de facilités, notamment la réunion des 6 personnages embarqués sur la même nef, certains combats. Le rythme est soutenu avec de nombreux rebondissements, peut être trop d'ailleurs et souvent l'histoire avance d'un coup en quelques pages sans qu'on ait le temps de bien saisir l'ensemble des choses et je me suis prise à regretter des descriptions plus précises des actions.

Au total : Une lecture sympathique qui ouvre sur un univers exploité finalement sur 2 livres d'environ 1000 pages chacun qui devrait m'aider à oublier ce sentiment de trop peu.

dimanche 21 août 2016

"Harry Potter and the Cursed Child" de Jack Thorne et John Tiffany

Oui j'ai craqué et lu cette pièce de théâtre, la tentation était trop forte. J'en profite pour souligner qu'il s'agit de ma première lecture en anglais de l'année !

Résumé

Couverture Harry Potter et l'enfant maudit
Être Harry Potter n'a jamais été facile et ne l'est pas davantage depuis qu'il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d'un héritage familial dont il n'a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.



Mon avis

Je savais que je risquais la déception en me lançant dans cette suite de la série qui a marqué ma post adolescence.

Effectivement j'ai assez souvent levé les yeux au ciel que ce soit dans les comportements d'Albus, digne fils de son père dans les idées foireuses et la mise en danger inutile, ou d'Harry, inchangé, voir transformé en faux père poule, mais qui ne s'occupe que d'un seul de ses enfants.

La nostalgie est toujours là et on retrouve avec plaisir les personnages qui ont fait la légende des livres, même si certains ont une évolution bizarre et peu compatible, à mon avis, avec leur âge supposé (Mac Gonagall), et d'autres sont tristement absents (Neville).

L'intrigue en elle même n'est pas vraiment claire, et ressemble plus à une succession de petites intrigues qu'à une histoire aussi complète qu'espérée et surtout un certain manque d'originalité par rapport aux anciens tomes.

Alors il y a de bonnes surprises avec des personnages qui se révèlent et qui correspondent à notre espoir, mais je ne suis pas sure que ca relève vraiment le niveau.
Je suis cependant curieuse de voir cette pièce sur scène vu le nombre de scène, d'action et de changement de point de vue, bref le manque d'unité globale ...

Au total : Une lecture qui s'impose pour les gens qui ont grandi dans l'univers HP, mais qui ne vaut pas la série originale.

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Lettre T : 14/26
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dimanche 14 août 2016

Anthologie des Imaginales 2016 : Fées et Automates

Mue par l'impulsion de MarieJuliet et Blacky, j'ai fait aussi la chasse au dédicace pour l'anthologie et me suis incrustée dans leur lecture commune avec Snow et PtiteTrolle. Il n'y a pas à dire une LC ça motive à la lecture et surtout des moments de commentaires vraiment sympas (et parfois des explications sur les textes obscurs) !


Couverture Fées & Automates

 Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face à face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée, figure principale de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy, et l’automate, un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.


Smoke et miroirs d'Estelle Faye

Un première nouvelle assez abrupte, séparée en trois parties assez inégales. En en discutant je crois que je suis passée à coté, et n'ai pas forcément percu le message. Après j'ai apprécié l'écriture et l'intrication des 3 parties.

Le Rouet Noir de Charlotte Bousquet

Un univers que je ne maitrise pas (Jadis, aux éditions Mnmos et qui a bénéficié d'un financement participatif), et une écriture assez travaillée. J'ai eu un peu de mal à me plonger dedans, puis tout a coulé tranquillement jusqu'au dénouement. Les fées et automates n'ont pas vraiment la première place dans cette nouvelle ...

Le crépuscule et l'Aube de Fabien Cerutti

Une nouvelle que j'ai bien aimé, dans l'univers du Batard de Kosigan. De l'action, des fées en danger et une chute porteuse d'espoir ! Il faut que me lance dans le tome 2 de la série.

Le comte et l'horloger de Benoit Renneson

Auteur que je ne connais pas et qui n'était pas présent aux imaginales. J'ai trouvé le texte assez classique et le style un peu simple. Pas mauvais mais pas transcendante.

L'énergie du désespoir d'Adrien Tomas

Je n'ai pas encore lu de livre de cet auteur, mais aux Imaginales j'avais aimé son humour lors des conférences. J'ai beaucoup aimé ce texte dynamique avec un univers bien maitrisé malgré le format nouvelle et la bonne utilisation des personnages imposés. Il y a de l'humour gras mais aussi une certaine ironie notamment dans la chute !

L'étalon de Paul Béorn

Une nouvelle assez sombre (comme la suivante). Au fur et à mesure du recueil, je vois que l'association Fées et automates tournent souvent autour des même thèmes. Elle ne me laissera pas un grand souvenir (même si l'explication du titre prête à sourire)

Magie de Noel de Gabriel Katz

Assez sombre aussi comme nouvelle, une chute assez abrupte, un peu courte... J'ai aimé voir le 16è se transformer en "no go" zone, pour les fées et les automates, pas assez exploité à mon gout.

Al de Nabil Ouali

Pas sure d'avoir tout saisi, notamment l'absence de fée de manière évidente. Un univers assez violent, et un dernier paragraphe qui termine tristement ce texte.

Le tour de Vanderville de Pierre Gaulon

Pas mal de discussion sur ce titre et notamment sa chute qui déçoit clairement. Une pirouette finale qui casse l'entrain de départ.

AuTOMate de Pierre Bordage

Assez mitigée sur ce texte, les fées et automates étaient judicieusement placés mais un coté très misogyne se dégage de ce texte. Il est de plus rempli de cliché sur les hommes informaticiens en général ce qui ne peut que m’embêter !

Son dernier coup d'échec de J.C Dunyach et Mike Rennick

Une nouvelle qui manque de fée, mais qui m'a beaucoup plu. Un univers extraterrestre bien exploité, un tournoi d'échec contre des limaces et une nouvelle qui m'a fait penser à la nouvelle de S. Zweig, "le joueur d'échec", référence à mes yeux.

Tsimoka de Cindy Van Wilder

Dans l'univers des Outrepasseurs, avec des "Fés"; de la magie volée et un mélange bien amenée avec les automates, et un voyage en Afrique ! J'ai bien aimé cette nouvelle et replonger dans cette ambiance.

Le plateau des chimères de Lionel Davoust

Dernière nouvelle et une de meilleures. Des choix cornéliens pour les 2 personnages qui s'affrontent, les éléments nécessaires à la compréhension du monde dans lequel ils survivent, une fin pleine de rebondissements. Bref une bonne nouvelle.

Au total : Un recueil assez inégal avec du bon, mais pas d'excellent et du moins bon soit sur le style soit dans les idées où le thème était mal exploité, trop resté dans les classiques, trop sérieux...
Par contre je me plongerai surement dans les prochaines anthologies !

L'avis de mes co-lecteurs : MarieJuliet, Blacky, Snow, Trolle
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LEttre X 221 pages







lundi 8 août 2016

"Parle leur de bataille, de roi, d'éléphants" de Mathias Enard

Une envie de contemporain, un livre que l'on m'avais recommandé lors d'une réunion de lecture, je me suis laissée tentée par ce voyage alors que je ne me souvenais pas du résumé.

Résumé

Couverture Parle-leur de batailles, de rois et d'éléphants13 mai 1506, un certain Michelangelo Buonarotti débarque à Constantinople. A Rome, il a laissé en plan le tombeau qu'il dessine pour Jules II, le pape guerrier et mauvais payeur. Il répond à l'invitation du Sultan qui veut lui confier la conception d'un pont sur la Corne d'Or, projet retiré à Leonardo da Vinci. Urgence de la commande, tourbillon des rencontres, séductions et dangers de l'étrangeté byzantine, Michel Ange, l'homme de la Renaissance, esquisse avec l'Orient un sublime rendez-vous manqué.





Mon avis

Je connais assez peu la vie de Michel Ange et j'ai voyagé clairement dans Istanbul et dans la Renaissance.

J'ai aimé l'ambiance de la ville parfaitement retranscrite qui nous fait découvrir des lieux qui me sont inconnus et donnent envie de prendre le premier vol pour Constantinople. MichelAnge est un artiste qui apparait tourmenté par son art, par ses problèmes financiers.
Le statut d'artiste de l'époque m'a semblé bien retranscrit entre tiraillement artistique pur, se faire plaisir et créer des œuvres qui passeront les années, tout en étant respecté et surtout payé. La  relation entre le sculpteur et son guide fait aussi partie des forces de ce livre. L'ensemble des personnages secondaires apportent à l'ambiance et au récit.

L'intrigue est bien travaillé par ailleurs, avec cette voix, ces chapitres qui prennent tout leur valeur par la suite et donne l'envie d'une relecture.

Au total : Une plongée dans la Renaissance orientale qui m'a donné envie de connaitre mieux MichelAnge et surtout Mathias Enard, prix goncourt 2015.

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lettre E : Historique 176 pages