dimanche 20 novembre 2016

"L'homme qui mit fin à l'histoire" de Ken Liu

Une novella qui a recu beaucoup d'échos positifs à sa sortie, sur un thème que j'apprécie.

Résumé

Futur proche.
Deux scientifiques mettent au point un procédé révolutionnaire permettant de retourner dans le passé. Une seule et unique fois par période visitée, pour une seule et unique personne, et sans aucune possibilité pour l'observateur d'interférer avec l'objet de son observation. Une révolution qui promet la vérité sur les périodes les plus obscures de l'histoire humaine. Plus de mensonges. Plus de secrets d'État.
Créée en 1932 sous mandat impérial japonais, dirigée par le général Shiro Ishii, l'Unité 731 se livra à l'expérimentation humaine à grande échelle dans la province chinoise du Mandchoukouo, entre 1936 et 1945, provoquant la mort de près d'un demi-million de personnes… L'Unité 731, à peine reconnue par le gouvernement japonais en 2002, passée sous silence par les forces d'occupation américaines pendant des années, est la première cible de cette invention révolutionnaire. La vérité à tout prix. Quitte à mettre fin à l'Histoire.



Mon avis

Entre récit SF et réflexion sur l'histoire, j'ai beaucoup aimé ce texte.

Le voyage dans le temps permet de mettre en avant une partie de l'histoire dont nous entendons peu parler dans le monde européen. Il n'y a pas que les nazis qui à priori ont fait des expériences humaines, et la récupération de leurs données post-guerre comme trésor inavouable mais utile.
L'antagonisme Japon-Chine est bien mis en avant dans ce roman et fait réfléchir sur nos préjugés envers ces 2 nations et certains évènements récents (la manifestation des asiatiques cet été). La double nationalité des personnages principaux permet de comprendre la différence de culture entre les pays asiatiques et "occidentaux" et les problèmes récurrents de compréhension qui en résulte.

La seconde partie aborde la définition de l'histoire, de modification de témoignages avec leur utilisation. Faut il inclure les témoignages riches en émotion dans les documents historiques ? La vérité est rarement unique, alors que les moments le sont et la technologie utilisés pour le voyage dans le passé met en évidence l'unicité du moment, non reproductible, à l'inverse des expériences scientifiques qui s'appuie fortement sur l'importance de la reproductibilité des expériences pour pouvoir les utiliser comme preuves.

 L'autre interrogation reste la notion de pardon et d'excuse des gouvernements et personnes contemporaines pour le passé de leur nation. Jusque quand l'Allemagne et le Japon devront-ils s'excuser des faits datant de plus de 2 générations (parfois eux même séquellaires de guerres antérieures)? La compréhension passe t-elle par le pardon ? Faut-il ouvrir les archives nationales sans intervalle de temps, pour limiter les négationnistes ?

J'ai enfin beaucoup aimé la forme de ce récit qui alterne les points de vue, scientifiques et humains permettant une richesse dans la confrontation des différents avis exposés et mettant en avant la complexité d'une seule vérité.

Au total : Un texte court mais dense, historique et philosophique sur la place et la définition de l'histoire dans notre société.

SFF et diversité mini
Item 7 : Se déroulant en Orient

mardi 15 novembre 2016

"L'enchanteur" de René Barjavel



Livre lu pour le book club de Livraddict. J'ai tellement ramé dessus que je ne l'ai terminé que bien plus tard, et n'ai donc pas pu participer à la discussion.

Résumé

Couverture L'enchanteur  Qui ne connaît Merlin ? Il se joue du temps qui passe, reste jeune et beau, vif et moqueur, tendre, pour tout dire Enchanteur. Et Viviane, la seule femme qui ne l'ait pas jugé inaccessible, et l'aime ? Galaad, dit Lancelot du Lac? Guenièvre, son amour mais sa reine, la femme du roi Arthur ? Elween, sa mère, qui le conduit au Graal voilé ? Perceval et Bénie ? Les chevaliers de la Table Ronde ? Personne comme Barjavel, qui fait le récit de leurs amours, des exploits chevaleresques et des quêtes impossibles, à la frontière du rêve, de la légende et de l'Histoire. Dans une Bretagne mythique, il y a plus de mille ans, vivait un Enchanteur. Quand il quitta le royaume des hommes, il laissa un regret qui n'a jamais guéri. Le voici revenu


Mon avis

J'aime beaucoup les livres, et autres dérivés issus de la légende des chevaliers de la Table ronde.

 Ce livre change de mes précédentes lectures en mettant en avant surtout Merlin, et déroulant l'histoire d'un point de vue détaché, comme l'est Merlin avec l'ensemble des chevaliers, présents mais essayant de ne pas trop interférer, mais les manipulant pour accéder enfin au Graal.

J'ai été assez déstabilisée par la forme, presque comme une succession de contes avec parfois des personnages qui reviennent (mais dont j'avais un peu oublié la trame narrative lors de leur retour).
Malheureusement j'ai eu du mal à accrocher à ce fil conducteur qu'est Merlin, manipulateur, autant que le Diable, du destin de chaque. Il est finalement omniprésent mais absent de la plupart des petites aventures vécues par les chevaliers.

Il existe une certaine misogynie dans ce livre qui est peut être témoin de l'époque d'Arthur mais pas que. La mère de 9 enfants qui les laissent repartir tous avec leur père, et décide d'aller au couvent oO, d'ailleurs ce couvent accueille un nombre de mère dépitée assez impressionnant... Guenièvre est reléguée la plupart du temps à ses amours, mais dans un paragraphe, on note son talent à gérer Camelott en l'absence d'Arthur, toujours en vadrouille.

Merlin et Arthur, souvent moteur des livres sur cette légende, sont assez antipathiques et j'ai eu du mal à m'intéresser à leur quête qui semble vaine, au vue du nombre de morts qu'il existe dans ce roman (et qui ne semblent affecter personne). Arthur est de ce fait assez passif, et tout le monde semble juste attendre un signe de Merlin pour partir ou poursuivre son aventure.

J'ai eu l'impression d'être assez loin de la légende initiale, telle que je me l'imagine et aucun personnage ne m'a vraiment accroché. Morgane est reléguée à la méchante vicieuse et très sexuée.
Viviane, prétendante de Merlin, attend comme les autres son heure et laisse partir les enfants qu'elle élève sans jamais protester se laissant complètement guider par son "maître". Les chevaliers sont presque interchangeables vu leur quête identique (le graal et leur identité profonde) et leurs échecs qui s'accumulent.

Au total : Une déception pour ce livre que beaucoup considèrent comme un classique. Je n'ai pas spécialement accroché au style narratif et les personnages m'ont semblé assez transparents.

lundi 14 novembre 2016

Utopiales J3 : Le lundi

Dernier jour pour ma part sur place, avec pour objectif visiter Mars, découvrir la zone des jeux, assister des conférences et voir Premier contact. Objectifs remplis ! (Petit rappel : Jour 1, Jour2)



On commence la journée, par la traditionnelle pause café, en attendant la visite de Mars en 3D, effectivement moins remplie le matin et hors week end. Explications précises et accessibles des différentes choses connues et à voir sur la planète rouge par une planétologue. Plein de choses sont encore à régler pour savoir s'il existait une vie sur Mars, et comment se comportait l'eau la bas.  Petite note pour les curieux, ca tourne un peu et j'avais un peu la nausée en sortant de là !

Puis première conférence entrainée par mes copines, où j'avoue ne pas avoir été très attentive sur Les Machines Alchimiques avec X. Mauméjean et P. Bacigalupi.

Je me suis ensuite déplacée vers les mécanismes de la SF au masculin, conférence pleine d'humour et de torsion de préjugés avec : Catherine Dufour, Sara Doke, Sylvie Lainé, Ariane Gélinas, Michèle Laframboise.
Au final, je me suis demandée si inviter autant d'auteur femmes sur ce thème, ne revenait pas à discuter de la SF au féminin, thème récurrent où les participantes notaient être fréquemment invitées, presque comme caution féminine des festivals .

Quelques citations : "Les femmes moches ou de plus de 40 ans n'existent pas en masculine"
"Quand un homme raconte une histoire d'amour, il est sensible; quand c'est une femme elle est fleur bleue.  "
"Rien ne décrit vraiment une écriture "masculine " alors que l'écriture féminine est souvent discutée."

J'ai enchainé sur les dystopies vs post-apocalyptique : Mécanismes d'un sujet jeunesse avec Agnes Marot et Léna  Johame. Pas beaucoup de décryptage dans cette conférence très remplie niveau public, plutôt de la promotion des romans des 2 auteurs.
  "Il veut un monde meilleur pour être tranquille pour vivre sa vie amoureuse" Vu comme ca, je me suis dit que l'adolescent n'était peut être pas une référence d'idéal humaniste!



Des moutons et une voie lactée!

Puis petite pause à l'espace jeu, pour jouer avec des moutons galactiques avec Mr Plume. Les animateurs étaient présents pour expliquer les règles des différents jeux.

Suivie d'un petit tour à la librairie, pour acheter un cadeau pour mon homme (La fille automate de Paolo Bacigalupi) et Lettres à Alan Turring. Raisonnable, non? 






Enfin dernière conférence : Le héros handicapé en science fiction avec Laurence Suhner, Michèle Laframboise, Paolo Bacigalupi, Clément Pélissier.

Les héros de comics étaient mis en avant, notamment Daredevil, car le handicap peut être présenté comme une force. Plein de références intéressantes, j'ai découvert par ce biais les travaux de Clément Pélissier, et je me suis dit qu'il avait eu de la chance !

"Le handicap n'est pas un point faible. Le point faible est ce qui met le personnage en danger de mort. (Comme la kryptonite et Superman) "


En attente de la séance ciné, on ne se sent pas seul !
Direction le cinéma et vu le nombre de gens qui attendaient, ce n'était pas du luxe, pour aller voir Premier contact de Denis Villeneuve.
Un film très beau sur le plan esthétique et beaucoup de discussions ensuite avec les autres spectateurs pour comparer nos ressentis et libres interprétations !




 La journée s'est terminée par la remise des prix (et donc une envie de découvrir Anna Starobinets), puis dernière soirée papote avant de reprendre le train le mardi matin.

Butin des Utopiales : 4 livres et une jolie photo de Nantes que j'ai finalement assez peu visitée.

D'autres compte rendus chez MarmotteXapur, Tigger Lily, Vert, Trolle, MJ (dans une petite année surement)

vendredi 11 novembre 2016

Week end à 1000 !

Petit billet pour préparer mon week end à 1000 que je mettrais à jour au fur et à mesure !

Patit rappel : Le week end à 1000 est organisé sur le blog de LiliDraw  et l'objectif est de lire un maximum de pages (si possible 1000) sur le week end, tout en encourageant les autres participantes ! 

Ma PAL : 



Petit point à 18h samedi :

Lecture avec petite tasse de thé !
J'ai lu 20 pages hier soir de "la lettre de Conrad", après avoir vu Dr Strange au cinéma (j'ai pas franchement aimé le personnage principal, mélangé à un scénario Marvel de super héros, je n'en ferai pas une très bonne presse).


Depuis ce matin j'ai lu 290 pages de "la Voleuse de livres" en 3 sessions entrecoupées d'une sieste, dont j'aime beaucoup l'ambiance et les liens entre les différents personnages !




Au programme de la soirée  du samedi : Lecture soit poursuivre la Voleuse, soit lire des BD, soit finir la lettre de Conrad, et cuisine !

Dimanche 10h30 :
 J'ai fini la lettre de Conrad entre hier soir et ce matin (+120 pages).
Et lu les 2 derniers tomes de la saga Okko : Très jolie sage sur le plan visuel avec un personnage principal attachant bien que mystérieux jusqu'au bout et une plongée dans le Japon médiéval. (+130 pages)

J'en suis donc à 540 pages !

Petite pause pour le moment avant une reprise en début d'après midi.

Dimanche 19h30 :
Après une pause de 7 heures (cookies, ménage et fin de tricot), je me suis replongée dans La voleuse de livres (390 pages/527) et j'ai lu l'Arabe du Futur, tome 2 (158 pages)

J'en suis à 798 pages.

Lundi matin : J'ai continué d'avancer dans la soirée "La voleuse de livres" et me suis arrêtée à 490 pages (sur 527, donc ca ne va pas tarder)

Soit 898 pages, pour une première vraie participation, je suis assez satisfaite du résultats, et surtout des livres que j'ai lu !

mercredi 9 novembre 2016

Utopiales 2016, Jour 2



Plein d'entrain et de motivation pour accéder aux conférences qui nous intéressaient, nous sommes arrivés le dimanche matin, à l'aube (10h un peu passé!)

Petit passage matinal à la première conférence, bien remplie niveau public

Les conférences étant bien pleines, la journée a donc débuté par une pause café papotte, avant de se mettre en route.

Et ca chuchote pendant que certains sont concentrés!
Petit tour à la remise du prix Planet SF, avec invitation du Paolo Bacigalupi pour son prix d'il y a quelques années.







Jerome Vincent, moderateur de la conférence sur Alan Turring


J'ai enchainé sur la rencontre avec Alan Turring, c'est à dire  le réalisateur d'un documentaire sur le sujet : Denis Van Waerebeke, et Sylvie Laine auteur d'une lettre dans le recueil "Lettres à Alan Turring ". J'ai adoré cette conférence, très bien documentée, notamment sur certains arrangements du film "Imitation Game". Alan Turring est fascinant par ce qu'il a amené à l'informatique mais aussi pour le mystère autour de l'homme. Je n'ai pu assister à la  projection du documentaire mais ce n'est que partie remise.



Ensuite direction le cinéma pour voir Psichonautas, film d'animation, effectivement pas pour les enfants contrairement à ce que pouvait laisser penser l'affiche. Très jolie découverte, bien plus sombre que ce que je pensais et qui fait réfléchir sur bien des thèmes écologiques et sociologiques.

Poursuite des conférences avec "Le gène égoïste" avec Gérard Klein, Philippe-Aubert Côté, Sylvain
Chambon, Pierre-Henri Gouyon, François Rouiller qui fait réfléchir la généticienne cachée en moi. La vision très scientifique de la génétique (et moins clinique) m'a un peu déstabilisée. Sommes nous uniquement des vecteurs pour la survie des gènes ? J'en ai profité pour faire un peu plus connaissance avec Mypianocanta, croisée une fois sur une sortie parisienne.

Puis dédicace de mon second tome de Metaquine, avec un nouveau personnage pouvant être issu de l'univers.
Utopiales vs Imaginales !

Retour en conférence pour "Technologie vs Effondrement" avec  Jean-Noël Lafargue, Philippe-Aubert Côté, Alain Damasio, Milad Doueihi, Sylvie Denis. Un conférence assez pessimiste sur le sort de la planète, mais aussi un regard critique sur la SF, très utilisatrice de l'effondrement pour lancer leur univers souvent post apocalyptique.

Fin de la journée avec le prix Julia Verlanger pour Karim Berrouka et "son club des punks contre l'apocalypse zombie". Pas lu de mon coté ...

Soirée pizza entre colocataires et recharge des batteries pour préparer ma dernière journée ! (Et oui, un week end sur les machines, nous transforme t-il pas un peu en robot ?)

lundi 7 novembre 2016

Les Utopiales 2016 : Jour 1






Cette année, je suis allée pour la première fois au festival des Utopiales qui se déroule à Nantes, orienté science fiction, à la fois coté littérature, mais aussi cinéma, et science.

Je suis restée du samedi au lundi, ce qui m'a permis de bien profiter des conférences, de faire des pauses cinéma et de croiser tout plein de monde cotoyé habituellement dans la bulle virtuelle. (Mon programme initial était ici, et il y a eu quelques changements, notamment en ce premier jour !)

Petite lecture dans le train !
Lille-Nantes direct, environ 4h de train, je suis donc arrivée après la pause déjeuner. Première journée assez calme pour moi, j'ai profité de la salle café, et surtout de mes blogopotes (Marie Juliet, Marmotte, Trolle Plume (et son homme) et Blacky ) que j'ai retrouvé assez facilement. La foule était assez dense pour ce premier jour, vu que le festival a battu son record de fréquentation. Il fallait donc anticiper les topos intéressants si on voulait être assis, ce qui sera mis en application le dimanche !








J'ai assisté à deux conférences ce premier jour :
Les machines traduiront-elles le futur ? : avec Sylvie Denis, Frédéric Landragin, Nathalie Mège, Philippe Curval, Milad Doueih.
Discussion intéressante sur les capacités des machines à la traduction littérale et finalement ce qui donne un sens au texte, notamment le contexte qui a souvent du mal à être perçu par ladite machine.

Et à la rencontre avec Francois Rouiller, auteur de Métaquine, dont j'ai lu le premier tome en mai, et j'ai entamé la lecture du second pendant mon voyage dans le train, histoire de me mettre dans l'ambiance avec le festival. Rencontre intéressante, notamment la partie explication de photos et tableaux. Ce qui me fait penser qu'il faut que je retrouve le fameux tableau de Hopper très présent dans le premier tome.
 
Extrait de l'exposition Metaquine



J'en ai profité pour faire le tour de l'exposition Metaquine et admirer les talents de dessinateur de Mr Rouiller (je vous conseille de suivre son IG d'ailleurs) ! Je suis arrivée malheureusement un peu tard pour faire dédicacer mon second tome ce jour la.



L'interro surprise sur l'Uchronie débordant, je n'ai pu assister à cette conférence, j'en ai donc profité pour faire quelques achats :



Achats du samedi
L'anthologie des Utopiales

Thinking Eternity de Raphael Granier de Cassagnac, conseillé par mes copines de virée !

Pepper en action



J'ai croisé Pepper pendant mes déambulations dans les expositions scientifiques, petit robot dansant mais pas que !


Pour finir la journée en beauté, petite crêperie dans le centre de Nantes, et une bonne nuit de sommeil avant d'entamer le second jour !