lundi 29 septembre 2014

"Il est de retour" de Timur Vermes

Je ne pouvais passer à coté de ce livre, à la couverture si bien trouvée, au titre prometteur et au pitch différent des livres sur la seconde guerre mondiale

Résumé

Couverture Il est de retourA Berlin, en 2011. Soixante-six ans après sa disparition, Hitler se réveille dans un terrain vague de Berlin. Et il n'est pas content : quoi, plus personne ne fait le salut nazi ? L'Allemagne ne rayonne plus sur l'Europe ? Tous ces Turcs qui ont pignon sur rue sont venus de leur plein gré ? Et, surtout, c'est une FEMME qui dirige le pays ? Il est temps d'agir. Le Führer est de retour et va remettre le pays dans le droit chemin. Et pour ça, il lui faut une tribune. Ca tombe bien, une équipe de télé, par l'odeur du bon filon alléchée, est toute prête à la lui fournir. La machine médiatique s'emballe et bientôt, le pays ne parle plus que de ça. Pensez-vous, cet homme ne dit pas que des âneries ! En voilà un au moins qui ne mâche pas ses mots. Et ça fait du bien, en ces temps de crise... Hitler est ravi qui n'en demandait pas tant. Il le sent, le pays est prêt. Reste pour lui à porter l'estocade qui lui permettra d'accomplir enfin ce qu'il n'avait pu achever...

Mon avis

Je ressors un peu déçue de ce livre.

Déçue notamment par la trame narrative, qui prend le parti de la première personne. Je ne suis pas sure de pouvoir croire facilement les réflexions imaginées par l'auteur qu'il approprie à Hitler. Elles m'ont souvent laissée perplexe car elles étaient justes dans leur critique de la société actuelle mais bizarrement amenées et parfois trop travaillée pour le contexte.

Je peux accrocher au fond. Accrocher à l'idée qu'à la fois, on ne peut oublier , qu'il n'est pas devenu ce qu'il était seul et que le malaise de la société laisse une porte ouverte pour les extrémistes. Mais le retournement de certains personnages est trop rapide dans le sens adhérent au personnage,(y compris chez les plus âgés) en oubliant finalement les idées qu'il véhicule sous prétexte de l'humour.

La satire de la société allemande et politique actuelle est bien présente. Il me manque surement quelques notions sur certains partis pour apprécier certaines joutes verbales et piques qui ne manquent pas. Les qualité d'orateur d'Adolf, ainsi que son sens tactique est mis en avant, et rappelle à quel point  certains arguments ont fait, font et feront probablement toujours mouche.

Le rythme est assez lent, j'ai ressenti quelques longueurs dans ce livre, et je l'ai terminé finalement avec difficultés. L'humour est faussement présent. Je n'ai pas réussi à passer sur du second degré, car finalement le personnage principal a assez peu de dérision.

Il a aussi manqué, à mon avis, une trame narrative un peu plus complexe et/ou développé. L'histoire est très linéaire et il n'y a aucune intrigue secondaire ou même une certaine répétition dans certaines séquences.

Au total : Un livre accrocheur par le titre et la couverture qui n'a pas répondu à mes attentes.

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Lettre V : 406 pages

samedi 27 septembre 2014

Le cycle des princes d'Ambre, tome 1 de Roger Zelazny

Lu dans le cadre de la lecture commune de septembre du cercle d'Atuan, un classique de la fantasy, et un auteur dont j'entendais beaucoup parler.

Résumé : 

Couverture Le Cycle des Princes d'Ambre, tome 01 : Les neuf Princes d'AmbreAmbre est un royaume médiéval ; comme tous les autres il possède une capitale, un palais, une cour, une famille royale et des intrigues. Mais Ambre est aussi bien plus : lieu mythique considéré comme le centre de l'univers. Seul lieu réel, tous les autres n'en sont qu'un reflet, dans l'ombre, comme la Terre. Considérée comme très intéressante par la plupart des princes d'Ambre, elle leur sert de résidence secondaire, voire de cachette. Car la vie d'un prince ou d'une princesse n'est pas de tout repos. Seuls dépositaires du pouvoir quasi divin de se déplacer entre les mondes, ils n'en restent pas moins humains : au mieux rivaux, ils sont le plus souvent ennemis jurés. En effet, depuis la disparition mystérieuse d'Obéron, le père de cette grande famille, le trône est vacant et la succession des plus agitée.


Mon avis

J'avais oublié à quel point certains romans de fantasy peuvent être punchy et court !
L'histoire commence avec une évasion d'un hôpital psychiatrique, puis on aura une course poursuite dans une foret, une bataille navale, une bataille sur Terre, et encore plein d'évènements qui se succèdent à un rythme finalement assez effréné quand on voit le nombre de pages, et le nombre de rebondissement inclus dans ce premier tome. 

C'est un tome d'introduction, où il se passe des choses, peut être au détriment de l'immersion dans l'univers dans lequel Corwyn évolue. Le monde d'Ambre nous est finalement peu décrit, on comprend le concept, mais les détails restent encore assez flous dans mon esprit. Le personnage principal amnésique le redécouvre par touche de conversation, mais point d'explication longue sur le pourquoi du comment. On sent que certains passages ont de l'importance pour la suite sans vraiment savoir.

Le personnage de Corwyn est assez intriguant dans ses réflexions, sa manière de bluffer, et de retourner les situations. On le suit dans sa redécouverte de lui même, de sa famille (nombreuse comme le sous entend le titre : "Les Neuf princes d'Ambre") et d'Ambre. Il a de l'humour et de la répartie, et même s'il ne s’appesantit pas sur ses sentiments, on ressent une certaine humanité chez lui. J'aime bien le principe des atouts, des cartes majeures qui ont leur place dans le monde et l'histoire.

A la fin de ce premier tome, l'envie de poursuivre cette série (à priori de 5 tomes) est présente, pour mieux appréhender Corwyn, Ambre et Erbma !

Au total : Un premier tome à 100 à l'heure qui nous plonge dans le monde d'Ambre. Un tome accrocheur au niveau de l'univers et des personnages

Les avis des autres Atuaniens : Lorkahn, Lune, Nathalie, Kissifrot

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Lettre Z,  251 pages



vendredi 26 septembre 2014

"Wonder" de R.J Palacio

Un livre qui a beaucoup fait parler de lui à sa sortie. Je cherchais un livre sur le thème de la rentrée scolaire, qui est d'actualité, pour un book club.

Résumé

Couverture Wonder« Je m'appelle August.
Je ne me décrirai pas.
Quoi que vous imaginiez, c'est sans doute pire.
Né avec une malformation faciale, Auggie n'est jamais allé à l'école.
A présent, pour la première fois, il va être envoyé dans un vrai collège...
Pourra-t-il convaincre les élèves qu'il est comme eux, malgré tout ?

Ne jugez pas
un livre garçon
à sa couverture son apparence »




Mon avis

Je ne suis pas aussi convaincue que la plupart des lecteurs qui ont fait de ce livre un coup de coeur.
Il permet d'aborder le handicap physique, mais aussi auditif, et ses répercussions sur la scolarité et la vie quotidienne.
L'idée de montrer le point de vue de plusieurs personnages est assez intéressante pour avoir une idée de la perception d'August par son entourage.
 J'ai beaucoup apprécié celui de sa soeur, qui parle justement de son affection pour son frère mais aussi de son épuisement à être "la soeur de", plus qu'elle même parfois. Le point de vue du son copain est cependant assez bizarre, car écrit sans majuscule, alors que tous les autres ont à peu près le même style, sans vraiment que je comprenne pourquoi ce personnage devait avoir des soucis d'écriture. Celui de la copine de Via fait partie du "un peu trop plein de bons sentiments" à mon gout.

C'est d'ailleurs le principal reproche que je fais à ce livre. Il dégouline de bons sentiments, rendant certaines scènes et le dénouement assez peu crédibles finalement. Il y a à la fois l'acceptation parfois un peu exagérée d'August, mais aussi le coté famille parfaite ouverte et qui accueille tous ces enfants qui ont du mal avec leur famille. Tellement altruiste ses parents !
Les chapitres sont archicourts pour la plupart, ce qui fait que les situations et évènements sont assez peu décrits, et qu'on passe rapidement d'une scène à une autre. Le rythme de l'histoire, pour le coup, est assez rapide et les pages tournent vite, ce qui fait un bon livre jeunesse.

Au total : Un livre plein de bons sentiments mettant en valeur le courage d'un gentil petit garcon qui n'a pas eu de chance à sa naissance. Une lecture qui ne restera pas forcément dans ma mémoire.

mardi 16 septembre 2014

Rentrée littéraire 2014, ce qui me tente

Je pourrais presque le faire sous la forme d'un Top Ten.

Il y a 2 ans, j'étais happée par l'évènement rentrée littéraire, mais finalement en ai lu assez peu dans le timing, perdue dans les différents prix, les mise en avant et matraquage médiatique.
L'an dernier, perdue dans mon travail, je n'y ai pas vraiment fait attention.
Cette année, armée d'une dose de motivation pour en saisir l'interet et de curiosité pour regarder un peu plus que la superficie, je tente de faire un premier tri dans ce qui me tente, et m'épargne les matchs de la rentrée littéraire.

1 - L'île du point Némo de Jean Marie Blas de Roblès, mon seul achat pour le moment.

Couverture L'Île du point Némo Editions Zulma (Littérature) 2014Martial Canterel, richissime opiomane, se laisse interrompre dans sa reconstitution de la fameuse bataille de Gaugamèles par son vieil ami Holmes (John Shylock…). Un fabuleux diamant, l’Anankè, a été dérobé à Lady MacRae, tandis que trois pieds droits chaussés de baskets de marque Anankè échouaient sur les côtes écossaises, tout près de son château… Voilà donc Holmes, son majordome et l’aristocratique dandy, bientôt flanqués de Lady MacRae et de sa fille Verity, emportés – pour commencer – dans le Transsibérien à la poursuite de l’insaisissable Enjambeur Nô.

Steampunk, Jules Verne, délirant, loufoque, bref je me laisse tenter par ce roman inhabituel

2- Le Clan suspendu d'Etienne Guéreau, probablement mon prochain achat


Couverture Le clan suspendu Editions Denoël 2014Un clan haut perché dans les bois. Un ennemi étrange. Seule une jeune fille osera désobéir afin d’échapper à son destin. Ismène vit parmi les siens, dans un village accroché à dix mètres de hauteur. Tous pratiquent des rites immuables et répètent inlassablement Antigone, la tragédie qu’il leur faut connaître sur le bout des doigts. Descendre leur est interdit, car en bas une créature sanguinaire massacre ceux qui s’aventurent sur son territoire… Quand le jeune Hémon décide de contester l’ordre établi, tout bascule. Pour fuir cet univers oppressant et comprendre le sens profond de la tradition qui leur a été inculquée, Ismène va devoir percer le secret qui menace son clan.

Huis clos dans un société perché sur un arbre. J'espère un certain regard sur la nature humaine.

3 - Le roi disait que j'étais diable de Clara Dupont-Monod

Couverture Le roi disait que j'étais diable Editions Grasset 2014Depuis le XIIe siècle, Aliénor d'Aquitaine a sa légende. On l'a décrite libre, sorcière, conquérante : "le roi disait que j'étais diable", selon la formule de l'évêque de Tournai...
Clara Dupont-Monod reprend cette figure mythique et invente ses premières années comme reine de France, au côté de Louis VII.
Leurs voix alternent pour dessiner le portrait poignant d'une Aliénor ambitieuse, fragile, et le roman d'un amour impossible.
Des noces royales à la deuxième Croisade, du chant des troubadours au fracas des armes, émerge un Moyen Âge lumineux, qui prépare sa mue.


J'aime les romans historiques, même si j'en lis assez peu actuellement. Ma nièce s'appelle Aliénor en hommage à cette reine, l’intérêt me pique !

4 - Jusqu'ici et pas au-delà de Joachim Meyerhoff

Benjamin de trois frères, Joachim doit lutter pour retenir l'attention de ses parents. Il voue un véritable culte à son père, un homme obèse et obsessionnel, lecteur compulsif, bienveillant, mais totalement accaparé par son métier. La famille habite une maison située dans la grande propriété qui accueille les divers bâtiments de la clinique, entourés d'un parc. Dans cette chronique drôle, subtile et émouvante, Meyerhoff évoque un certain nombre d'épisodes marquants de son enfance : sa découverte d'un cadavre dans les jardins ouvriers de sa petite ville ; ses rapports avec les jeunes patients de son père ; ses relations difficiles avec ses deux aînés ; ses accès de rage ; les lubies de son père... En soi, des moments presque ordinaires, si l'on excepte le fait de grandir au milieu de pensionnaires internés en psychiatrie...
 
Catégorie Roman étranger, le résumé me parle.


Autres tentations : 

Les outsiders : 

La fractale des raviolis de Pierre Raufast, un titre qui me fait sourire et un pitch alléchant, s'il tient ses promesses d'humour noir
Il était une fois une épouse bien décidée à empoisonner son mari volage avec des raviolis. Mais, alors que s'approche l'instant fatal, un souvenir interrompt le cours de l'action. Une nouvelle intrigue commence aussitôt et il en sera ainsi tout au long de ces récits gigognes. Tout ébaubi de voir tant de pays, on découvre les aventures extraordinaires d'un jeune garçon solitaire qui, parce qu'il voyait les infrarouges, fut recruté par le gouvernement ; les inventions stratégiques d'un gardien de moutons capable de gagner la guerre d'Irak ; les canailleries d'un détrousseur pendant l'épidémie de peste à Marseille en 1720 ou encore la méthode mise au point par un adolescent sociopathe pour exterminer le fléau des rats-taupes.

Le cercle des femmes de Sophie Brocas, titre qui fait parler de lui en bien. Les récits familiaux m'intriguent mais ne me convainquent pas facilement. A voir.

Réunies durant quelques jours à la campagne à l'occasion des funérailles de leur aïeule et amie, quatre générations de femmes partagent leur intimité et leur deuil. La jeune Lia découvre par inadvertance un secret de famille jalousement gardé pendant soixante ans. Ces révélations risquent-elles de déclencher un cataclysme au sein de cette tribu très attachante ? Roman initiatique, Le Cercle des femmes explore avec délicatesse les mécanismes inconscients de transmission de mères en filles et nous offre une galerie de personnages aussi touchants que fantasques.


Les déjà trop médiatisés :

Le Royaume d'Emmanuel Carrere, car j'ai aimé Limonov malgré quelques longueurs, mais j'attendrais surement la retombée de l'emballement médiatique.

Constellation d'Adrien Bosc, candidat à plusieurs prix littéraires, le sujet d'accident d'avion est d'actualité.

Charlotte de David Foenkinos, pour les mêmes raisons que les précédents.


 

vendredi 12 septembre 2014

Book Quest Challenge

Je succombe comme beaucoup à l'idée d'Agnah, d'organiser un jeu de rôle littéraire.

Concept : 

Ce challenge a pour but de mêler jeu de rôle et lecture.
Le principe de ce challenge est le suivant:
Vous incarnez un personnage prenant part à un scénario. Au cours de ce scénario, vous aurez des quêtes à accomplir, comme dans un jeu vidéo. Le seule différence ici sera que les quêtes seront principalement en rapport avec la lecture.

Vous pourrez choisir le genre littéraire que vous voulez. Au bout de la cinquième quête, vous devrez faire un choix qui déterminera quel sous-genre vous choisissez.


Ils sont répartis comme ceci:

Fantastique => Bit-lit / Autres (tout ce qui n'est pas bit-lit dans le fantastique)
Fantasy => Monde magique / Monde non-magique
Romance => Contemporaine / Historique
Science-fiction => Dystopie / SFFF
Thriller => Polar-Thriller noir / Horreur
Bande-dessinée => BD-Comics / Manga (disponible à un certain niveau, pas encore déterminé)



Ma quête : 

Dans les plaines du Mont-Rouge, au pied de la montagne, se trouvait un paisible village où il faisait bon vivre.
Estë Huldras était adossée contre un arbre, profitant des derniers jours de repos avant les grosses récoltes. Elle avait passé toute la journée à lire. Son meilleur ami l’avait mise au défi de lire 500 pages en une journée après qu’elle se soit vantée de lire plus vite que son ombre.
[Quête n°1 : Un défi amical
Objectif : lire 500 pages du genre choisi
                                                 Récompense : Passage au niveau 2]

Mon personnage : 
(Y'a un petit raté sur la race, mais ca me permettra de vous réserver quelques surprises au besoin !)
Merci à Agnah pour avoir finalisé ma fiche, et surtout pour cette super idée (mais je crois qu'elle n'est pas seule sur le coup)  !

Pour cette quête, je continue "Les 9 princes d'Ambre" de Zelazny (page 56/251) et j'enchainerais sur Les aventuriers de la mer de Robin Hobb.

mardi 9 septembre 2014

"Chroniques du pays des mères" d'Elisabeth Vonarburg

Lecture commune du cercle en janvier (après vérification 2013) proposée à plusieurs reprises par Vert, je n'ai pu m'y joindre. Le récent Ray Day, et l'article de Lisbhei, m'a convaincue de le sortir de ma PAL pendant mes vacances.

Résumé

Couverture Chroniques du Pays des Mères Editions Alire 1999Au Pays des Mères, quelque part sur une Terre dévastée du futur en train de se remettre lentement, les hommes sont très rares. Seules les Captes des Familles ­ les Mères ­ font leur enfantes avec les Mâles. Les autres femmes doivent utiliser une forme hasardeuse d'insémination artificielle.
Lisbeï et Tula ne s'en soucient pas trop : filles de la Mère de Béthély, elles grandissent ensemble, soeurs et amies. Mais Lisbeï se révèle stérile ; ne pouvant être la Mère comme elle en avait rêvé, elle doit quitter Béthély, et Tula.
Devenue « exploratrice », elle accomplira un autre de ses rêves : découvrir les secrets du lointain passé du Pays des Mères. Mais certains rêves sont difficiles à vivre...



Mon avis

Difficile de parler d'un livre qui se révèle complexe à la fois dans sa structure que dans les multiples sujets abordés.

La forme est fascinante. Le récit est à la fois à la troisième et à la première personne. L'ensemble  est centré sur Lisbeï, à la fois par une narration centrée sur elle et par un narrateur qui nous décrypte ses pensées, fait des effets d'annonce sur la suite. Les extraits des journaux de Lisbeï nous permettent de mieux la connaitre, de voir son évolution, la maturation de sa réflexion. Cette forme surprend et déstabilise au départ, avec toujours un doute sur qui parle, qui est mis en avant.

Le postulat de départ étant un monde où la natalité masculine est faible, il y a beaucoup plus de femmes sur cette Terre postcatastrophe supposée écologique. Le voyage de Lisbeï s'est alors transformé en tentative de reconnaissance des lieux, comme s'il m'était nécessaire d'avoir au moins un repère géographique, vu ma désorientation globale, du fait du peu de description purement géographique. De plus, il était difficile de ne pas réagir à la Brétanye, la Litale, Amsterham ...

La femme est mise en avant, dans leur place dans cette société où elles sont majoritaires. Les structures matriarcales, les hommes monnaie d'échange ne sont que le reflet inverse de certaines sociétés actuelles. Les rôles sont inversés et il est difficile pour ces femmes d'entendre la parole de l'homme.
 Les différentes évolutions sociétales ont aussi entrainé des modifications de vocabulaire et grammaticales, notamment le féminin l'emporte sur le masculin, ce qui m'a demandé un bon temps d'adaptation, des doutes sur le genre de certaines.
Derrière ces questions de place, apparaissent aussi des sujets tels que l'eugénisme par la sélection de pédigree, des méthodes de conception, mais aussi des relations entre chaque personne, femmes, homme/femme, familiales.
Les différents sentiments sont mis en avant tout en pudeur et ellipse, plus dans leur conséquences que dans les actes, plus suggérés que décrits ce qui laisse souvent planer le doute sur notre lecture et notre compréhension des faits.

Derrière cette société, on ne peux que suivre Lisbeï dans sa quête de savoir, savoir d'où elle vient, ce que sont devenus les hommes du Déclin.
La quête d'identité reste forte tout au long de ce livre, notamment à travers la place de l'homme, du rôle de chacune selon sa classe Bleue/Rouge.  J'ai beaucoup aimé ses questionnements sur ce qui nous définit en temps qu'être, mais aussi en temps que personne dans une société. Lisbeï voit ce regard changer au fur et à mesure de ses choix, de ses rencontres et ainsi mesure la portée de ses actes. Mais aussi la quête du passé, pour comprendre ce qu'est advenu les sociétés précédentes. Il existe tout un questionnement sur histoire et légende, apprendre à trier les informations et à les croiser pour essayer d'atteindre une certaine réalité de faits.



Le temps est abordé à la fois par le vécu, le passé, mais aussi l'avenir. Le temps à travers la durée de vie de chacune, qui semble pondérée par la maladie, le temps par les découvertes d'artefact des temps anciens.

"Peut être franchit-on plusieurs seuils, et chaque fois on retrouve une sorte d'équilibre, mais au bout d'un certain temps, après trop de transformations, on ne peut plus. 
C'est peut-être cela, vieillir ?"  p515

"Le temps passe. Et notre temps à nous... change. Parce que nous sommes le temps. C'est cela l'Histoir, nous changeons, nous la changeons, elle nous change.
-Pas de manière successive dans la durée : simultanée" p542

La fin ouvre sur une relecture différente. Toute les clés du déclin ou de la mutation ne sont pas données, mais en un chapitre certaines choses s'éclairent et donnent envie de redécouvrir le livre.

Je n'ai pas encore parlé des personnages, tous vus par l’œil de Lisbeï ou par leurs écrits, et ils apportent à chaque fois une profondeur à l'intrigue, font avancer Lisbeï, pourtant assez solitaire vers sa place dans la société, éclairent les évènements par une opinion différentes. Les discussions sur le temps, la découverte d'artefact sont toujours très prenantes par les différents points de vue exprimés. J'aime comparer Lisbeï comme un catalyseur, sa droiture l'amène dans un chemin qu'elle ne soupçonnait pas initialement, mais qui permettent à cette société d'avancer.

Au total : Un classique SF que je ne regrette pas d'avoir enfin sorti de ma PAL et dans de bonnes conditions !

D'autres opinions :   Neph, Olya, Tortoise, Yume, Zahlya


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lundi 1 septembre 2014

Bilan du mois d'aout, Perspectives de septembre

Un mois d'aout agité pour ma vie personnelle, quelques lectures assez loin de mes objectifs initiaux.

Livres lus : 

Au final, j'ai fini l'opération Coup de cœur pour des auteurs peu médiatisés, où je pense qu'un seul livre est sorti du lot, et bien plus ne m'ont pas convaincu. Un bilan assez mitigé au final, probablement aussi par le nombre de livre étiqueté (ou non) romance.

Bonne surprise pour Quatre filles et un Jean, qui correspondait bien à mes attentes de détente de l'été. Nord et Sud a rempli son rôle de classique, un peu abrupt sur certains points mais globalement une bonne lecture.

Perspectives de septembre :

Deux semaines de vacances, j'ai prévue de partir avec :
- Le tome 1 des aventuriers de la mer de Robin Hobb, qui fait partie du challenge 1 an 1 genre
- Chroniques du pays des mères d'Elisabeth Vonarburg. Le Ray Day m'a rappelé à quel point ce livre me promet une bonne lecture.

Et pour la suite, je prévois :
- Il est de retour de Timur Vermes qui m'intrigue depuis un bon bout de temps
- Les 9 princes d'ambre de Zelazny pour la lecture commune d'Atuan.

Et des bandes dessinées !

Couverture Le Cycle des Princes d'Ambre, tome 01 : Les neuf Princes d'Ambre Editions Folio  (SF) 2008Couverture Chroniques du Pays des Mères Editions Alire 1999