mercredi 3 juin 2015

"Underground" d'Haruki Murakami

Quand ce livre a été choisi pour le book club, j'ai eu un moment d'appréhension, car je ne suis pas sure d'apprécier le style de cet auteur, connu pour sa propension à flirter entre le réel et le fantastique.

Résumé

Couverture UndergroundLe 20 mars 1995 se produisait l'attentat le plus meurtrier jamais perpétré au Japon: en pleine heure de pointe, des adeptes de la secte Aum répandent du gaz sarin dans le métro de Tokyo, tuant douze personnes, en blessant plus de cinq mille.

Très choqué, mais aussi révolté par le traitement médiatique par trop manichéen de la tragédie, Murakami va partir à la rencontre des victimes et de leurs bourreaux: rescapés du drame et adeptes de la secte.

Au fil des entretiens apparaissent tous les grands thèmes chers à Murakami: l'étrangeté au monde, l'impossible quête d'absolu, le mal venu des profondeurs, ces little people présents en chacun de nous, incarnations des forces destructrices qui nous font basculer parfois vers l'irréparable..."


Mon avis

L'avantage de ce livre sur mes appréhensions est qu'il est ancré dans le réel, et qu'il n'y a pas une once de fantastique.

Je ne me souvenais plus de l'attaque du métro en 95 et donc je ne réalisais pas avant ce livre quel traumatisme il a pu être pour cette population. (D'un autre coté, lorsque je vois les évènements de janvier 2015, je comprends mieux cette éraflure)

Le roman est construit de manière très méthodique. Chaque chapitre présente la ligne, sa direction et  les témoignages des passagers qu'il a pu recueillir après une brève présentation des terroristes qui ont percé les sacs pleins de sarin. Chaque témoignage permet d'apporter un regard différent sur la même scène, et finalement assez identique. Il n'y a pas de franche différence de comportement entre tous, en dehors d'un Irlandais, qu'on reconnait par sa réaction qui pour la peine a déclenché une vague de panique.

Je retiens cette pudeur naturelle qui se manifeste par les difficultés à obtenir les témoignages, par l'absence de détail glauque dans le contenu. Leur obsession à aller travailler quelque soit leur état physique et moral est aussi impressionnante.
Dans nos discussions lors du book club, nous avons abordé à quel point leur métier était parallèle de leur place dans la société.
L'absence d'information de la population à la fois médicale et des agents du métro sur  les effets du gaz sarin s'observe bien dans les explications qu'il trouvent pour expliquer leur malaise (migraine, rhume ...) et leur incompréhension à ce geste.



La seconde partie interroge l'autre coté, et a été ajouté dans un second temps pour l'équité de la parole. Entre l'auteur donne son avis, assez brièvement, et donne la parole à 2 médecins.
On note de la partie des membres de la secte, cette absence de remords, leur coté exclus de la société traditionnelle et la recherche d'identité trouvée chez Aum, leur difficulté à en sortir. Et la diminution de la neutralité de l'auteur.

Au total : Un livre sur les attentas du métro de Tokyo, une vision assez troublante de la société japonaise, qui met en avant nos différences de culture.

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