lundi 2 octobre 2017

"Une prière pour Owen" de John Irving

Repéré depuis quasiment mes débuts bloguesques, mis dans ma liste ABC depuis 4 ans, sans que j'ose passer le cap, cette année était la bonne pour cette découverte !

Résumé

Owen tue la mère de John, son meilleur ami, d'une balle de base-ball perdue. À onze ans, il se proclame instrument de Dieu, et grâce à lui, John devient chrétien. C'était avant Kennedy, la guerre du Vietnam et la prolifération de l'arme nucléaire. John se souvient de son ami d'enfance, et avec une nostalgie pleine de colère, d'une certaine Amérique, égocentrique et triomphante.

Mon avis

Je n'ai pas dévoré, mais plutôt savouré ce livre riche, dense qui dépeint une Amérique des années 60-70s, en pleine guerre de Vietnam, crise des missiles et scandales présidentiels (M. Monroe, Nixon...) par le biais d'un expatrié, narrateur de la vie de son ami.
Ce livre restera dans ma mémoire à la fois pour les personnages, mais aussi pour ce regard si particulier sur certains évènements, sur l'Amérique des petites villes et l'amitié indéfectible entre Owen et le narrateur.

Le départ est étrange, et correspond au résumé. Je me suis demandée à plusieurs reprises ce qui liait les 2 personnages, puis au fur et à mesure de la lecture, on découvre l'intelligence, le charisme d'Owen qui ne demandaient qu'à s'épanouir.

L'histoire de sa vie, racontée par son ami,est faite de petites quêtes qui prennent de l'importance, de combats qui semblent perdus d'avance à la recherche d'une justice.
Il y a pas mal de passage sur la discrimination, du fait du physique d'Owen, qu'il me reste difficile de visualiser. Sa voix notamment, retranscrite en majuscule pour signifier son timbre particulier (et qui m'a fait penser à la Mort de Pratchett, plus dans mon genre actuel de lecture) et accentuer sa parole est un mystère.
La religion a aussi un place très importante. Les différentes églises sont abordées, et malgré la foi des personnages, il existe un certain recul des personnages sur leur pratique et leur croyance. Owen lui même très croyant, pensant être un instrument de Dieu reste assez distant avec l’Église en elle même.

Les personnages secondaires sont parfois caricaturaux (comme la mère de son rival à l'université) mais souvent plein de surprises et finalement la plupart du temps attachant, ce qui est surement majoré du fait de la position du narrateur lorsqu'il parle de sa famille (comme sa mère, son beau père ou sa grand mère).
Il m'est difficile d'en dire plus sur ces 700 pages intenses en réflexion et en moment de vie.
 On ressent l'incompréhension ressentie pour la guerre, dans le décompte des victimes et la motivation des engagés.

Au total : L'humanité du narrateur mais surtout d'Owen, ses convictions pacifistes éclatent au fur et à mesure de la lecture et je ne peux que vous conseiller de les découvrir et de vous laisser emporter par ce récit de vie si particulier.

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Lettre I 699 pages

6 commentaires:

  1. Je retrouve dans tes mots pour parler de ce livre, un peu de ce que j'ai ressenti lorsque je l'ai lu. J'avais 18/19 ans (ça remonte) et ce roman m'a bouleversée. Le destin d'Owen particulièrement. Et l'amitié de John indéfectible envers, sa vie marquée à tout jamais par ce ptit gars.

    J'aimerais le relire mais la peur de ne pas être emportée comme la 1ère fois me retient...

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    1. Je pense qu'il fait partie de ces livres si riche, qu'une relecture apporte juste un autre éclairage sur certains points (notamment les révélation sur la mère de John ou la manière dont Owen percoit certains évènements !) Merci de ton passage :)

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    2. Alors un jour je reposerai mon regard plus mûr et mature sur ce roman! Et sans doute que j'y verrai des choses encore plus profondes que celles perçues la première fois que je l'ai lu.

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  2. Je note celui-ci, il parait aussi que L'Œuvre de Dieu, la part du Diable, est très bien aussi de lui.

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    1. J'ai surtout entendu parlé du Monde selon Garp de cet auteur comme autre livre de référence, mais je note celui ci aussi !

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    2. Oui Le monde selon Garp mais Shaya a raison l'oeuvre de dieu la part du diable est bien placé dans ses plus connus. Ils sont tous les 2 très chouettes. J'ai aussi beaucoup aimé L’hôtel New Hampshire.
      Une prière pour Owen est un de mes livres préférés au monde. Bien contente que tu l'aies apprécié.

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