samedi 16 juillet 2011

"Rien de grave" de Justine Levy

Pourquoi ce livre?
J’ai été très tentée après avoir lu cet article. Un peu de curiosité sur l’histoire et le style.


Résumé :
Le 4ème de couverture fait partie des moments importants du livre...
Je vais plutôt mettre une petite phrase wikipédia faisant partie de la biographie de l'auteur : Son deuxième roman Rien de grave publié chez Stock en 2004 raconte la peine d'une jeune femme que son mari quitte pour une autre. Ce récit est en réalité une autofiction.

Mon avis :

Le style est particulier, un peu familier avec des phrases longues et  peu de ponctuation. On a l’impression que les mots sont jetés sur le papier, les phrases sont écrites sans reprendre son souffle, et qu’au final, le livre a été écrit d’une traite sans réel fil conducteur. Une rupture, oui, une rupture difficile, on passe avant, après dans des chapitres courts qui correspondent à un instant donné de sa vie sans trop suivre de chronologie ou de thème. Il n’y a cependant pas d’apitoiement ou de larmoiement dans tout son ressenti, on assiste plutôt à un état des lieux lucide.

Les relations avec ses parents, pas si facile que ca, et surtout avec son ex-mari sont le centre du roman. On en apprend plus sur cet homme qu’elle a rencontré (trop ?) jeune et avec qui elle avait une relation fusionnelle mais surtout non épanouie et à ses dépends avec sa volonté de se conformer aux souhaits des autres, sa difficulté à se faire sa propre opinion,  et à faire valoir ses gouts. On retrouve cette impression que l’accumulation de petites choses a fait péricliter leur mariage. Les personnages ne sont ni noir ni blanc, sauf peut être Adrien, celui qui a entraîné toute cette souffrance et cette incompréhension et à qui elle adresse beaucoup de reproches. J'ai eu l'impression que Paula apparait plutôt comme élément révélateur d’un mal être global et d'une relation de couple pas aussi parfaite que ce qu'elle croyait.

On sent dans l’écriture les symptômes de la dépression avec cette difficulté à se lever, cette impression de coquille vide, et on assiste à sa très progressive reconstruction, à ses questionnements, comment ai-je pu tolérer certaines situations ou ne rien voir de ce qui se passait… 

J’ai particulièrement été touché par toute la partie sur ses addictions aux médicaments, les circonstances de début, les obstacles  à l’arrêt et les reproches non cachés à son entourage qui n’a rien vu ou voulu voir. J’ai aussi été marqué par toute la partie où elle parle de sa grossesse, qui est initialement juste évoquée par bribes puis plus développé avec finesse. On ressent sa souffrance, ses regrets mais aussi son cheminement vers l’acceptation.

Au total : Un style d’écriture assez particulier qui porte une vraie souffrance. Un livre qui va surement me rester un bon moment en mémoire...

Citations :

« Fumer, c’est fait. Me marier, c’est fait. Divorcer, c’est fait. Ensuite il y a quoi ? Le permis de conduire, la carte d’électeur, et puis, oui, faire un bébé »

« Peut être que je pensais qu’en oubliant la date du divorce j’allais y échapper. Mais il aurait fallu, pour çà, qu’il oublie aussi. »

«Parfois je me disais qu’il n’aimait les choses de la vie que pour les voir en photo. Moi c’est le contraire, rien ne me fait plus peur qu’une photo, rien de me semble plus faux-cul qu’une belle photo de bonheur avec toute la quantité de malheur qu’elle promet, qu’elle contient, mais dans le dire, en cachant bien son jeu »

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