samedi 21 avril 2012

"Hell" de Lolita Pille


Prêté lors du TTBS par Marion, Hell est un livre qui m’intriguait et que j’ai dévoré.

Résumé

"Je suis une pétasse. Je suis un pur produit de la Think Pink génération, mon credo: sois belle et consomme." Hell a dix-huit ans, vit à Paris Ouest, se défonce à la coke, est griffée de la tête aux pieds, ne fréquente que des filles et des fils de, dépense chaque semaine l'équivalent de votre revenu mensuel, fait l'amour comme vous faites vos courses. Sans oublier l'essentiel: elle vous méprise profondément...
Jusqu'au soir où elle tombe amoureuse d'Andréa, son double masculin, séducteur comme elle, et comme elle désabusé.
Ensemble, coupés dum onde, dans un corps à corps passionnel, ils s'affranchissent du malaise qu'ils partagent. Mais les démons sont toujours là, qui veillent dans la nuit blanche de ces chasseurs du plaisir.
Entre romantisme et cynisme, voici les débuts d'un "adorable monstre" de dix-neuf ans.

Mon avis

Il est assez difficile de parler de ce livre. Le personnage de Hell m’a fasciné au long de ma lecture. Sa manière de voir les choses est, je trouve, assez emblématique des adolescentes de notre époque.
Il fascine à la fois par la facilité d’accès aux drogues/boites/boissons et sa manière de parler de sa décadence, mais aussi par le mal être dégagé par chaque page, chaque phrase, chaque mot.  On a parfois l’impression de se retrouver devant Voici avec Paris Hilton. Elle donne une fausse impression de recul par un cynisme qui finalement est assez convenu, elle suppose plus qu’elle ne connait la vie des gens qui sont étudiants, travailleurs. Elle les dénigre et les rejète de manière familiale, « je ne veux pas être comme mes parents » mais son attitude est finalement tellement similaire…

On ressent son attitude hautaine et supérieure dans ce livre, elle nous amène à ressentir ce qu’elle souhaite, on a parfois l’impression de se faire manipuler dans nos sentiments pour cette héroïne. Parce qu’elle s’en fout de ce qu’on pense, seul son nombril est important. La frontière entre autobiographie et fiction nous semble assez fine. Seul le passage du point de vue d’Andrea laisse un vrai mystère, entre ce qu’il pensait vraiment et ce qu’elle aurait souhaité. 
Les personnages secondaires sont assez inquiétants aussi dans leur personnalités, et leur difficultés à exister.

Ce récit est aussi et surtout, une histoire d’adolescent, ils se sentent différents mais sont si banaux. Hell connait l’amour, le vrai, le seul qui puisse exister et qui mérite notre attention. Ce coté, je sais tout, nombriliste et exagéré de tout adolescent est tellement bien retranscrit. Le manque de recul, l’exagération ressentie de chaque situation, on est vraiment dans l’adolescence telle que je voyais dans les services hospitaliers, ces adolescents agaçants qu’on a envie de secouer. 
J’ai finalement eu cette impression que malgré ses convictions, Hell est comme les autres, dans un univers dont je ne connais probablement pas les règles mais où les relations humaines restent régies par les mêmes lois que la population générale qu’elle dénigre tant.

J’ai retrouvé dans le livre, un peu la même problématique et la même écriture, vive et écorchée que chez Justine Levy, des jeunes adultes qui vivent dans un milieu crée de toutes pièces par leurs parents, qui en sont indépendants mais que dans leur pensée, car financièrement parlant, tout est plus compliqué. 
Pas de claque dans ce livre, rien qui ne la confronte vraiment à la réalité, qui ne la fasse vraiment réfléchir à sa situation. Elle nous crache sa haine de la banalité tout en étant elle-même tellement banale dans son cercle d’amie mais aucune n’écoute vraiment l’autre, elles sont proches dans leur comportement mais pas de réelle amitié ne transparait. Il est étonnant pour moi de voir l’absence de figure parentale dans toute sa troupe d’ « amis ». On voit les dérives entre parents absents et parents qui ne sont pas à leur place et leurs difficultés à poser des limites, un cadre. 

Au total : Un livre qui m’a fait réfléchir sur l’adolescence et notre société. 

Un second roman « Bubble Gum » est sorti et semble reprendre le même thème.

D'autres avis chez Marmotte

2 commentaires:

  1. Je l'ai lu quand j'étais au lycée (hum, une dizaine d'année), mais j'ai trouvé l'histoire trop facile, l'écriture aussi. C'est un peu simple de faire ce genre de trame, en prétendant que son héroïne est trop forte, mais possède une fragilité intérieure qu'elle ne veut pas montrer ; ce côté so riche parce que je le vaux bien. Non, le livre ne m'a absolument pas épatée, je n'ai pas accroché.

    RépondreSupprimer
  2. Je suis d'accord que la trame ne révolutionne pas la littérature, mais je n'ai pas trouvé qu'elle mettait la fragilité intérieure de son héroïne en avant, plus son coté peste :/
    Je comprends que le style et l'histoire peuvent refroidir, en tout cas pour moi ca a fonctionné !

    RépondreSupprimer