dimanche 9 octobre 2011

"Les clandestins" de Youssouf Amine Elalamy


Lu dans le cadre de Masse critique de Babelio


Résumé
 4ème de couverture
Treize clandestins se noient en traversant le détroit de Gibraltar pour rejoindre l'Europe. Face à leurs corps rejetés par la mer se lève le chant des leurs, qui racontent à plusieurs voix leur trop court destin.

Mon avis

Le détroit de Gibraltar est un des trajets permettant le passage Europe-Afrique. Du coté marocain, certains y voient un Eldorado, dans ces faubourgs où la pauvreté, et la non scolarisation facilitent le rêve d’un monde meilleur.

Difficile de mettre des mots sur ce que j’ai ressenti (ca m’arrive souvent en ce moment, j’ai l’impression). Le résumé me donnait l’impression d’un recueil de nouvelles ; on allait découvrir les différents personnages avant, et comprendre le pourquoi de cette embarcation. Au final, ce livre y ressemble mais l’auteur prend soin de brouiller les pistes.

Il débute par l’histoire d’une jeune fille du village d’où sont issus tous les naufragés, dès cette histoire, on comprend la nécessité que peuvent éprouver certaines personnes à fuir, à voir si ailleurs, l’herbe n’est pas meilleure.

Mais, même si, à postériori, je pense que c’est l’objectif de l’auteur, je me suis un peu perdue en route, perdue dans la narration à la troisième personne alternée avec du « je » mais qui changeait de protagoniste, bref un mode de narration qui change à chaque chapitre, mais aussi des phrases à rallonge, avec des points virgules, des virgules (un peu comme celle là) et le chapitre suivant, des phrases courtes, plus comme une conversation. Cette alternance nous permet de comprendre le changement de narrateur, et le style employé avec un vocabulaire assez figé nous laisse de l’autre coté de l’océan.

Même si au final, il ressort de ce livre la misère sociale et la pauvreté des habitants de cette région, leur envie de partir quelque soit le risque encouru (quoique le connaissent-ils vraiment ?) et leurs histoires différentes s’expliquent mieux que ce que l’on peut imaginer. Il me reste un sentiment de perplexité, un manque d’émotion.

J’ai apprécié cependant toutes les métaphores à la mer, à ce bleu qui envahit l’espace, à cette mer que l’on ne peut dominer malgré nos espoirs et nos croyances.

Au total : Une immersion dans le destin de futurs clandestins qui n’ont pas eu le temps de le devenir.
Un petit mot sur la couverture qui est magnifique et colle parfaitement au texte.

Citations : 

« L’histoire de ces hommes et de cette femme qui ont trouvé la mort, là où ils croyaient trouver la vie. »

« Quand le ciel est entièrement bleu, quand il a la couleur de tes yeux, et qu’il se met à pleuvoir quand même, comme ça, sans prévenir, ce n’est pas pleuvoir qu’il faut dire, c’est pleurer. »

« Se consoler en se disant qu’ils sont arrivés après tout, seulement pas du bon coté de la mer, pas du bon coté de la vie. »

1 commentaire:

  1. C'est vrai qu'au tout début, j'étais un peu perdue. Mais je suis arrivée très vite ensuite à entrer dans la narration et j'ai vraiment été captivée par ce récit.
    Par contre, j'ai tellement été prise par le récit, que les métaphores de la mer ne m'ont pas marquée.
    Comme quoi, on a tous une manière unique de lire un lire :)

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