Résumé
" Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu'un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s'y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d'eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu'en Extrême-Aval ait été formé un bloc d'élite d'une vingtaine d'enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu'à sa source, à ce jour jamais atteinte : l'Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m'appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l'éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l'azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l'ultime. "
Mon avis
J'ai terminé ce livre il y a une bonne semaine, et il persiste dans mon esprit.
La horde c'est tout d'abord des personnages, riches et variés.
Certains restent dans nos esprits, comme Caracole, le troubadour, mystérieux du début à la fin, qui nous fascine par sa poésie et sa maitrise des mots, nous intrigue par sa nature exacte.
Golgoth, le meneur, un style qui s'identifie rapidement, un esprit tourné en totalité vers sa quête.
Sov, le scribe qui de sa fonction est un des narrateurs principaux. Neutre dans son écrit, il est néanmoins un des personnages les plus attachants.
Oroshi qui prend de l'ampleur au fur et à mesure des pages, et dont sa fonction est essentielle à notre compréhension de cet univers.
Les autres personnages, nombreux, sont tout aussi essentiels et ont finalement dans ce récit une part qui leur est propre. Certains restent plus effacés que mon imagination l'espéraient, d'autres le temps d'un passage montrent à quel point leur présence est indispensable.
De manière assez étonnante, les femmes sont peu nombreuses mais soudées. Elles sont mises en avant par leur capacité de soin, de liaison du groupe malgré leurs aventures. De nombreux passages sont émouvants et surprenants, notamment quand elles parlent de leurs désirs d'enfant.
Ce qui fascine aussi c'est l'univers dans lequel ces personnages évoluent. Un univers contemporain, mais ancien, balayé par le vent. Une quête qui semble assez dérisoire mais qui accapare une grande partie de la société. On rencontre à travers les haltes et étapes ce qui constituent ce monde, à la fois en matière de paysages et de sociétés humaines.
J'ai beaucoup apprécié les néologismes en lien avec le vent qui permet à notre imagination de travailler sur le sens de ces mots et leur représentation.
La force de ce récit est aussi dans sa narration, alternée entre les nombreux personnages représentés par une ponctuaction qui leur est propre et devient presque naturelle lors de la lecture. Cette narration apporte un souffle à chaque évènement, entretient notre intérêt, nous donne l'impression de parler avec chacun des membres pour comprendre au mieux.
Sur les 700 pages que compte ce roman, j'ai été happée pendant les 550 premières pages, à m'imaginer la suite, à réfléchir sur les situations, les personnages. J'avoue avoir trouvé quelques longueurs dans certains monologues.
La fin m'a surprise, car elle arrive après un passage particulièrement attendu et intense, et la retombée de la pression fait qu'il m'a été difficile de me projeter comme j’avais pu le faire d'ici là.
L'univers est cependant assez bien décrit pour qu'on puisse deviner certains éléments et fils conducteurs et nous permettre presque d'en faire partie intégrante.
Au total : Un univers riche et bien amené, un roman long qui tient en haleine la plupart du temps. Des questions sur le pourquoi et comment des choses qui font que ce livre me restera en mémoire, et suggère une relecture, pour aller plus en profondeur de la nature du vent et des relations qui tissent la Horde.
Les avis de Vert, Lelf, MarieJuliette, Lorkhan, Hilde, qui furent mes compagnons de lecture
2/26 Lettre D |
si j'ai adoré le style de l'auteur, son travail sur les personnages et son univers, j'ai par contre été déçu par la faiblesse de l'histoire, le fait que les "moments", les grandes scènes soient totalement interchangeables. et puis j'ai trouvé la toute fin très prévisible.
RépondreSupprimerN'hésite pas à le relire plus tard en effet, quand on sait où on va on comprend bien plus de choses (et les dernières pages sont moins perturbantes accessoirement ^^)
RépondreSupprimerChef d'oeuvre pour moi !
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