mercredi 27 novembre 2013

"Accords imparfaits" de Rose Darcy

Un livre lu dans le cadre de l'OCDC 2014. Ce n'est pas un titre que j'avais mis dans ma sélection vu qu'il semblait être une romance pure, et ça en est une, version contemporaine...

Résumé

Couverture Accords Imparfaits Quand Derrick rencontre Laura, cela fait des étincelles. Toutes sortes d’étincelles, de toutes les couleurs. Les deux jeunes gens savent qu’ils sont faits l’un pour l’autre, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils pourront s’entendre car pour eux, se disputer devient tout un art. Ni l’un ni l’autre ne savent s’ils auront un avenir ensemble ni même s’ils devraient s’y essayer. Pourtant, ils vont s’efforcer d’abattre un à un les obstacles qu’ils se sont eux-mêmes employés à dresser pour découvrir ce qu’aimer veut dire…






Mon avis

Je crois que je n'avais jamais chroniqué de romance sur ce blog, car actuellement j'en lis peu (contrairement à mon adolescence) et qu'il est difficile de parler d'un livre qui souvent suit un schéma assez classique. J'avoue avoir fini ma lecture assez mitigée, sans le soupir de la romance qui se termine bien !



Accord imparfaits met en scène Laura, étudiante (sans plus de précisions), sympa, dynamique et rigolote et Derrick (dont on ne sait pas l'origine de son prénom) qui rêve de devenir pompier, le tout dans un colocation de 8 qui semble assez bisounours, mais en vrai, on ne verra qu'eux.

Dans les points positifs, je retiens qu'il se lit vite, en 2 jours, les 190 pages étaient tournées. Qu'il s'agit d'une romance, avec des "obstacles" à leur histoire (même si je n'ai pas trop compris lesquels), des amis bien attentionnés et un passé "douloureux" pour chacun.
J'aime bien le concept des post it, c'est mignon et ca donne un fil conducteur. (Un peu comme "Ne t'inquiète pas pour moi" d'Alice Kuipers).

J'ai moins aimé le flou artistique laissé par l'auteur sur l'espace temps. Il se passe quatre ans au total, avec des sauts de 6 mois, de quelques années (?) sans justification particulière. Et un flou dans l'espace, on n'a assez peu d'indication sur la maison en elle même et leur vie dedans. Le livre est totalement centré sur les 2 protagonistes, qui parfois sont en société, mais le plus souvent dans leur pensées qui s'alternent pour nous montrer à quel point ils craquent l'un pour l'autre, mais que ce n'est pas raisonnable sans qu'on sache vraiment pourquoi ils se mettent des barrières. L'avantage de laisser un flou c'est que finalement tout est assez creux, on connait surtout les personnages à travers leurs pensées envers l'autre.
Personnellement, les pensées masculines dans les romances me semblent toujours assez peu crédibles et j''aime quand il y a un "mystère" sur les sentiments de l'autre. Dès le début, leur sentiments (ou tout du moins attirance réciproque) sont révélés au lecteur, et cela a joué sur mon incompréhension du pourquoi tant de temps, d'autant plus que leur passé n'est, à priori, pas si lourd (enfin je suis peut être sans coeur) et n’empêche pas la construction d'une relation.
Accessoirement, les notes de l'auteur présentes à 2 reprises m'ont fait une sensation bizarre. A t-on besoin qu'il s'imisce dans sa narration pour nous donner des pistes de fantasme ? N'aurait il pas mieux valu qu'il décrive les scènes et les personnages pour faire jouer notre imagination ?

J'en retiens une romance qui se lit vite. Peut être ai-je dépassé ma période pour lire ce genre de livre.




J'avoue aussi que j'espère des lectures plus originales dans cette opération.

Des avis bien plus positifs par ici

mardi 12 novembre 2013

"La lettre à Helga" de Bersveinn Birgisson



Reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister après un repérage dans une libraire, je suis ravie de ma découverte, une vraie plongée dans le monde rural islandais des années 50.

Résumé

Couverture La lettre à Helga « Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

Mon avis

J’ai commencé ce livre en pensant lire un roman épistolaire, finalement celui-ci est découpé en chapitre et seules quelques phrases adressées à Helga nous rappelle la raison de cette introspection.
J’ai cependant beaucoup aimé lire ce livre qui nous plonge dans la campagne islandaise de  la seconde moitié du 20ème siècle
A travers le narrateur, nous voyions l’évolution de cette société,des traditions (la lessive à l’urine fermentée (!)), percevons les difficultés climatiques inhérentes à la localisation géographiques de l'Islande.

Le narrateur est un homme de la campagne, assez rustre, très attaché à la terre, aux traditions, et amoureux de la mauvaise femme, mais fidèle. Ses déclarations sont maladroites mais touchantes car on sent la sincérité de ses propos et sa gentillesse naturelle.
« Te voir nue dans les rayons de soleil était revigorant comme la vision d’une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne connais rien qui puisse égaler ce spectacle. La seule chose qui me vienne à l’esprit est l’arrivée de mon tracteur Farmall. »

Ce livre nous parle de passion amoureuse, dans la vie réelle, là où on espère une fin heureuse qui n’arrive pas, du renoncement par sens du devoir. Mais aussi de l’évolution matérielle, de la désertion des campagnes.
 « Nous avons vu les bulldozers déblayer les fermes à toit de tourbe du canton de Hörgà pour faire place au ciment. Croire au progrès est se l’approprier est une chose, mais c’en est une autre que de mépriser le passé. »

Finalement j’en retiens, en plus du lien entre Helga et le narrateur, nombre de réflexions pleines de bon sens sur l’évolution du monde actuel (notamment Christophe Colomb, et les différences de mode de vie entre la ville et la campagne).

Au total : Une lettre sur fond de campagne islandaise, reflet du mode de vie de ce pays il y a quelques temps. A découvrir !