samedi 30 avril 2011

"Le voisin", Tatiana de Rosnay



J’avais lu il y a quelques temps déjà  « Boomerang » du même auteur, j’ai beaucoup apprécié, les descriptions des personnages et l’évolution de leur sentiments et de leur rapport.
Le 4ème de couverture  qui promet «une tension psychologique extrême. » m’a donné envie de découvrir ce nouveau roman



Résumé
4ème de couverture 

« Un mari souvent absent. Un métier qui ne l’épanouit guère. Un quotidien banal. Colombe Barou est une femme sans histoires. Comment imaginer ce qui l’attend dans le charmant appartement ou elle vient d’emménager ?
A l’étage supérieur, un inconnu lui a déclaré la guerre. Seule l’épaisseur d’un plancher la sépare désormais de son pire ennemi… Quel prix est elle prête à retrouver pour retrouver sommeil et sérénité ? »


Mon avis

Le premier chapitre correspond à une anticipation, comment cette femme, mariée, 2 enfants, se retrouve t-elle sous le lit d’un à priori inconnu…
Puis on part dans la découverte des personnages et notamment de Colombe, tiraillée entre ses envies vraies et son quotidien bien plus sage, de femme au foyer ou presque, travaillant à mi temps pour une maison d’édition comme nègre.

J’ai eu du mal à rentrer dans l’histoire, dans la petite vie bien rodée de l’héroïne. L’alchimie prend au fur et à mesure du craquelage de l’enveloppe lisse de cette femme qui semble parfaite et on se pose la question : hallucinations ou voisin psychopathe ?
Le personnage de Colombe est attachant, on comprend ses réactions grâce à ses pensées qui reflètent ses envies  et son histoire nous renvoie à nos propres manières de réagir. C’est une des forces de ce livre et de cet auteur, sa manière de décrire ses personnages, leur envie et leur évolution, tout en douceur.

Au total : le livre m’a assez plu, mais on est loin à mon avis de la « tension psychologique extrême ». Les personnages et le scénario me semblent classiques et n’apportent pas l’étincelle que j’attends lors d’une lecture.
Comme dans ‘boomerang’, les rebondissements et révélations sont un peu surfaits et il reste au final une pointe de déception à la fin de se roman.

lundi 25 avril 2011

« Le mec de la tombe d’à coté » de Katarina Mazetti


Un livre qui m’avait été recommandé cet été, dans un cadre de lecture non prise de tête et agréable. Je me suis lancée pendant ce week-end de Pâques !



Résumé cf wikipédia

Désirée vient de perdre son mari dans un accident de la route. Jeune bibliothécaire municipale de 35 ans, elle va quotidiennement sur la tombe de celui-ci durant sa pause déjeuner. Elle y fait la rencontre régulière de Benny, un drôle de gars en apparence un peu rustre, qui vient sur la tombe mitoyenne, sa mère étant récemment décédée. L'un et l'autre après une gêne initiale, touchant presque à l'encombrement physique dans leur recueillement avec leurs morts, sont touchés par un sourire lumineux qu'ils échangent un jour à la réflexion d'un enfant à proximité. Un changement s'opère dans leur esprit et l'alchimie de l'amour se met en marche. Benny, un agriculteur harassé sous le poids de sa ferme qu'il doit maintenant gérer seul, décide de suivre cette jeune femme. Il la surprend sur son lieu de travail et l'invite à prendre un café. Ils sont irrésistiblement attirés physiquement l'un part l'autre et engagent une relation amoureuse intense que ni l'un ni l'autre n'avaient connue auparavant.


Mon avis :

L’histoire débute vite et bien, avec des notes d’humour et d’espoir qui permettent de bien accrocher. La narration alternée entre Benny et Désirée permet de comprendre l’univers des 2 personnages et de s’y attacher.
Le livre s’essouffle vers la moitié de l’histoire. Le traditionnel, il/elle n’est pas fait(e) pour moi, mais quand même il faut qu’on se donne une chance, prend beaucoup de place et certains passages sont franchement clichés entre la citadine bibliothécaire qui aime le théâtre, Lacan et n’a jamais mis les pieds  à la campagne et le paysan vieux célibataire qui a vécu (trop) longtemps seul avec sa mère. La fin reprend des couleurs et apporte un peu de fraicheur

Au total : une bonne lecture facile pour les amateurs de lecture contemporaine.
A noter : une suite vient de sortir et à priori reprend l’histoire ou elle s’était arrêtée.

Citations :

« « La mort est un élément parfaitement naturel du processus vital .» Il était biologiste. »

« Je tombe toujours un peu amoureux quand je vois une femme plus toute jeune qui a consacré une demi-journée à se pomponner pour qu’on la remarque surtout si elle a de faux ongles, des cheveux cramés par les permanentes et des talons aiguilles casse-gueule » (Tous les gouts sont dans la nature…)

« Mais tout ce qu’elle me dit, c’était de prendre garde à ne pas me faire coincer pour harcèlement d’équipement informatique.»

Et pour ceux qui lisent le livre, je vous laisse découvrir la citation de Zacharias Topelius au début du chapitre 21.

"Carrie", Stephen King


Dans ma découverte de classique, j’ai décidé de m’attaquer à Stephen King, notamment dans le cadre du challenge Stephen King proposé par Bouquinovore (voir lien en fin d’article).
En trainant dans une boutique d’aéroport, je suis tombée sur Carrie publié en 1976 en France.


Résumé : cf wikipédia
L´action se passe dans la ville de Chamberlain, dans le Maine. L´héroïne, Carrietta « Carrie » White, est une adolescente de seize ans timide et discrète, qui endure depuis sa plus tendre enfance les persécutions et les moqueries incessantes de ses camarades de classe. Les humiliations qu´ils lui font subir à chaque instant s´apparentent à une véritable torture mentale à laquelle Carrie ne peut échapper : de plus, elle est victime des mauvais traitements que lui inflige sa mère, Margaret White, une fanatique religieuse adepte du culte du fondamentalisme. Peu jolie, disgracieuse et terriblement solitaire, Carrie n´a aucun ami et vit un calvaire qui empire de jour en jour.
Tout bascule le jour où, après une séance de sport, elle a ses premières règles sous la douche. Sa mère ne lui ayant jamais expliqué le concept de la menstruation, Carrie panique et s´imagine qu´elle est en train de mourir d´hémorragie ; loin de l´aider, ses camarades se moquent d´elle et, lui criant des injures, lui jettent des serviettes hygiéniques à la tête. Quelque chose se brise alors en Carrie et elle perd tout contrôle d´elle-même, laissant libre cours à son désespoir : ce moment est décrit dans le livre comme la Fission.


Mon avis :

Pour une découverte, c’est une bonne surprise. Je m’attendais à un coté horreur que je n’ai pas trouvé. Par contre les pages défilent à une vitesse assez impressionnante et il est difficile de lâcher le livre.

Donc nous voici plongé dans l’univers de Carrie, jeune adolescente américaine avec une mère très (trop ?) pratiquante qui étudie dans un lycée typiquement américain, avec bals de promos, équipe de sport… Carrie a un ‘super’ pouvoir un peu comme X-Men ou Heroes. Carrie est maltraitée par ses pairs car différente. Jusque là rien d’exceptionnel.

Ce qui est entrainant dans ce livre c’est l’écriture, la succession du point de vue de Carrie, de ses contemporains et des articles qui ont été publiés après et qui essaient d’expliquer la personnalité supposée de l’héroïne. Ces articles laissent entrevoir ce qui va se passer juste ce qu’il faut pour avoir envie d’avancer encore un peu et donc nous plonger un peu plus dans l’histoire. En bref on a du rythme, une histoire qui se tient avec un peu d’effet papillon : un évènement qui aurait pu être banal  transforme la vie de l’adolescente et de son entourage.

Au total, ce livre m’a beaucoup plu et me donne envie de découvrir un peu plus l’univers de Stephen King.
Ce billet signe (je l’espère) mon inscription au challenge Stephen King dans la catégorie : décennie !

http://bouquinovore.blogspot.com/p/challenge-stephen-king-2011.html

jeudi 21 avril 2011

"Journal d'un chat assassin", Anne Fine



Il n’y a pas de description Wikipédia pour cette œuvre, donc je vais mettre le 4ème de couverture.

« Lundi, j’ai tué un oiseau. C’est vrai
Ellie, ma maîtresse, a sangloté si fort en me serrant contre elle que j’ai cru me noyer. Mais dites-moi, qu’est ce que je suis censé faire quand une petite boule de poile m’arrive entre les pattes ? Je suis un chat, tout de même.
Mercredi, j’ai rapporté une souris morte à la maison. Je ne l’avais même pas tuée. Ellie a encore beaucoup pleuré.
Et jeudi, il y a eu cette regrettable histoire de lapin… »

Mon avis

J'ai acheté ce livre dans le cadre du challenge livraddict, et après avoir lu des critiques plutôt élogieuse.
Je n’avais pas lu de livre jeunesse depuis longtemps. Ce petit livre, avec ses illustrations et son papier un peu glacé, est très agréable à prendre en main.
On s’attache rapidement à Tuffy, le chat de l’histoire, avec ses pensées humanisées et ses mésaventures. Ce livre est court et se lit vite, et on regrette de quitter aussi rapidement cette petite famille anglaise.
Les dessins sont doux et bien trouvés.
Bref, j’ai beaucoup aimé et j’achèterais probablement la suite.

Citations

« Je ne pouvais rien faire. Je ne suis qu’un chat.
Et donc je regardais. »

« Grâce à mes griffes, j’ai été plus efficace dans la bataille. Quand il a fini par me sortir de force du placard sous l’évier, il avait le pull déchiré et les mains en sang. »

Challenge Livraddict : 2/15

dimanche 17 avril 2011

"Stupeur et Tremblements", Amélie Nothomb


Je me suis dit qu’il était temps de lire un livre d’Amélie Nothomb, du fait de sa notoriété et de sa production littéraire conséquente.
J’ai décidé de commencer par "Stupeur et Tremblements" qui est un de ses romans les plus connus.

Synopsis

Cf wikipédia

Amélie, fille de Belges qui vécut sa petite enfance au Japon, a toujours admiré le raffinement et l’art de vivre du pays. A l'âge adulte, elle y retourne pour un contrat de traductrice au sein de la prestigieuse compagnie Yumimoto, afin d'y travailler et d'y vivre comme une vraie Japonaise.
La jeune femme se heurte à un système rigide auquel elle a dû mal à s'adapter et enchaîne gaffe sur gaffe. Sous les ordres de la belle Mademoiselle Mori, elle-même sous les ordres de Monsieur Saito qui lui est sous les ordres de Monsieur Omochi aux ordres de Monsieur Haneda, la jeune « Amélie-san » est aux ordres de tout le monde. C'est l'histoire d'une déchéance cruelle et injuste : elle gravit les échelons en sens inverse jusqu'au poste de « dame pipi ». Elle refuse néanmoins de démissionner pour garder son honneur (notion fondamentale de la culture japonaise).
 
Mon avis

Globalement j’ai bien apprécié cette immersion dans l’entreprise japonaise. Les codes et règles, différents des nôtres, sont difficiles à appréhender, y compris pour le narrateur qui s’était préparée à ce voyage.
Où est la réalité, de la narration littéraire ? On a chacun une vision de la société japonaise, dont le fonctionnement nous apparait assez différents du notre et certains passages peuvent paraitre exagérés tellement les réactions semblent inappropriées.

Cependant, certains passages m’ont paru bien longs, notamment lors des descriptions prolongées avec une série d’adjectif qui parfois n'apporte pas grand chose.

Citations

« Puisqu’il y a l’analphabétisme, il devrait y avoir l’anarythmétisme pour parler du drame particulier aux gens de mon espèce. » (j'aime bien ce néologisme assez improbable.)

« Entre le suicide et la transpiration, n’hésite pas. »

« Quelqu’un eût dû s’interposer, et puisqu’il n’y avait aucune chance pour qu’un autre s’y risquât, c’est moi qui eusse dû me sacrifier. » (l'utilisation de ce temps m'épate!)



"La chambre des officiers", Marc Dugain

Premier roman que je lis dans le cadre du Challenge Livraddict.

J’ai raté le film qui était sorti au cinéma en 2000, mais il avait reçu de bonne critique. J’ai déjà lu "En bas, les nuages" du même auteur qui est un recueil de 7 nouvelles sorti il y a peu.

Revenons au livre qui nous intéresse

Résumé
cf wikipédia

"La Chambre des officiers" est un bref roman de moins de 200 pages sur les soldats défigurés durant la Première Guerre mondiale comme le jeune lieutenant Adrien qui, entre les mains des chirurgiens et les soins de son infirmière, commence à s'accepter et amorce son retour à la vie sociale. Le roman concis, fort et sans sentimentalisme, est un succès de librairie couronné par une vingtaine de prix littéraires dont le Prix des Libraires, le Prix des Deux-Magots et le Prix Roger Nimier.

Mon avis

L’écriture est simple et fluide.
On suit Adrien, du départ de son village Périgourdin, au front puis au Val de Grace après sa blessure au visage.
L’histoire se tisse autour de lui et d’autres hommes qui sont dans sa condition. De leur confrontation, au monde réel, et aux différentes interventions chirurgicales, plus ou moins réussies, le tout rythmé par les nouvelles du front.
On s’attache à ces hommes, à leur volonté de réinsertion. On vit avec eux le quotidien loin de la guerre et loin de la guérison.
J’ai bien aimé ce livre qui se lit assez vite et qui nous rappelle au final à quel point la société est attachée à l’apparence.

Citations
« Penanster ne cherchait aucune protection divine, sa relation avec le Créateur n’avait rien de celle du maître et de l’élève. Il distinguait les croyants, dont il s’honorait de faire partie, des superstitieux. »

« Penanster salua et tourna le dos à cette famille de bourgeois haussmanniens qui semblaient sortir d’une médiocre pièce de boulevard où la tristesse finissait par l’emporter sur la bouffonnerie. »