Reçu dans le cadre des matchs de la rentrée littéraire organisés par Price Minister après un repérage dans une libraire, je suis ravie de ma découverte, une
vraie plongée dans le monde rural islandais des années 50.
Résumé
« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je
vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante
sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi
commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de
Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi
brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde
qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et
sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui
fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car
Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave,
pétri de poésie et d'attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau
et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par
l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un
homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.
Mon avis
J’ai commencé ce livre en pensant lire un roman épistolaire,
finalement celui-ci est découpé en chapitre et seules quelques phrases adressées à Helga nous rappelle la
raison de cette introspection.
J’ai cependant beaucoup aimé lire ce livre qui nous plonge dans la campagne
islandaise de la seconde moitié du 20ème
siècle.
A travers le narrateur, nous voyions l’évolution de cette société,des
traditions (la lessive à l’urine fermentée (!)), percevons les difficultés
climatiques inhérentes à la localisation géographiques de l'Islande.
Le narrateur est un homme de la campagne, assez rustre,
très attaché à la terre, aux traditions, et amoureux de la mauvaise femme, mais fidèle. Ses
déclarations sont maladroites mais touchantes car on sent la sincérité de ses
propos et sa gentillesse naturelle.
« Te voir nue dans les rayons de soleil était
revigorant comme la vision d’une fleur sur un escarpement rocheux. Je ne
connais rien qui puisse égaler ce spectacle. La seule chose qui me vienne à
l’esprit est l’arrivée de mon tracteur Farmall. »
Ce livre nous parle de passion amoureuse, dans la vie
réelle, là où on espère une fin heureuse qui n’arrive pas, du renoncement par
sens du devoir. Mais aussi de
l’évolution matérielle, de la désertion des campagnes.
« Nous avons vu les
bulldozers déblayer les fermes à toit de tourbe du canton de Hörgà pour faire
place au ciment. Croire au progrès est se l’approprier est une chose, mais c’en
est une autre que de mépriser le passé. »
Finalement j’en retiens, en plus du lien entre Helga
et le narrateur, nombre de réflexions pleines de bon sens sur l’évolution du
monde actuel (notamment Christophe Colomb, et les différences de mode de vie entre la ville et la campagne).
Au total : Une lettre sur fond de campagne islandaise, reflet du mode
de vie de ce pays il y a quelques temps. A découvrir !
Merci pour ton avis enthousiaste, je l'ai reçu en 2e roman et j'ai hâte de le lire!
RépondreSupprimerTu as mis quelle note au fait? ;)
Je viens de le finir.
RépondreSupprimerC'est que je pense aussi.Ton billet est complet.
Merci les matchs ! attendons les résultats!