Résumé
Banlieue, pauvreté, jeunesse... une traversée impressionniste de la France en crise par Florence Aubenas...
En France dresse un état impressionniste de l'Hexagone à travers des portraits et des historiettes que limite un carré : province, banlieue, jeunesse, pauvreté. Il permet aussi de réfléchir à cette question typiquement française : où passe la limite entre littérature et journalisme ? Question vieille comme Balzac, encore lui, qui fit du second un repoussoir pour mieux célébrer la première...
Chemin faisant, elle est partout, elle est nulle part. Elle se pose sur les situations, légère et pointue, presque invisible, comme un insecte sur une fleur. Elle butine avec une sympathie sans pitié, se glisse dans le pistil des existences puis s'envole à nouveau et rejoint la fleur suivante, au hasard des rencontres et du vent, comme si la précédente n'avait jamais existé, comme si tout devait disparaître, prêt pour l'herbier, avec en post-scriptum ce rire muet, ni hautain ni soumis, qui n'est ni d'ailleurs ni d'ici. (Philippe Lançon - Libération du 13 novembre 2014)
Mon avis
Ce livre est composé de 3 parties. La première plutôt politique retrace la campagne des dernières municipales. Habitant actuellement le nord pas de Calais, de nombreux articles concernent ma région et m'ont particulièrement intéressée.
On sent le coté conteur de la journaliste, cette manière de montrer des petits riens, et de nous laisser les extrapoler, de nous ouvrir des pistes de réflexion sur nos voisins, les gens que l'on cotoie au quotidien sans vraiment les connaitre.
Il est intéressant aussi de noter le coté neutre et donc professionnel des histoires rapportées, même si elle reste dans la tendance de parler du FN, mais qui faisait l'actualité d'Henin Beaumont à cette époque.
Le seconde partie concerne du camping sauvage en Camargue. J'avoue ne pas avoir été très intéressée par cette aventure entre légalité et habitude de petit village transitoire.
La dernière partie s'intitule Jeunesse et retraces les ambitions de certains jeunes, plutôt féminin dans mes souvenirs. Entre les femmes voilées qui s'assument mais qui ne trouvent plus de travail, les issues de la ZEP qui font une grande école sans vraiment s'insérer et celle qui gagne de l'argent "facile" en se vendant, le message m'a paru triste mais probablement assez réaliste pour une certaine partie de la population.
Comme dans mes souvenirs l'écriture est belle, et la cohérence entre tous les écrits parait assez évidente.
Au total : Un ensemble d'article, porté par une même journaliste dont le coté humaniste n'est plus à prouver.
Lettre A 1/26 239 pages |
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