Résumé
Qui était mon père ? Un homme doux, mystérieux, sans pitié. J ai passé mon enfance auprès d un inconnu que j aimais, admirais,dérangeais. Je m étais trompé de famille, disait-il avec ironie, comme s il regrettait de m avoir engendré. Cette phrase me blessait. Moi qui voulais seulement devenir ce qu il était ou personne : avoir ses yeux bleus, ses mains, sa taille de géant, son talent. Il est parti en emportant ses secrets, presque tous.
Mon avis
Je n'ai jamais lu de livre de Queffelec père ou fils, et ce livre m'a convaincue d'essayer.
Un roman sur un père écrivain n'est pas vraiment nouveau en soi. L'histoire, malgré une certaine linéarité, avec ses ellipses et sous entendus peut être déroutante.
On suit le père par les yeux du fils, qui l'idéalise et exprime ses frustrations d'enfant, pas forcement résolues malgré le fait qu'il semble plus mature et lucide dans la suite du roman.
Certains faits enfant prennent un œil nouveau comme adulte tout au long du roman.
Il y a de belles scènes filiales que ce soit avec sa mère, figure phare de son enfance qui a un coté lumineux ou avec ce père dont l'incompréhension semble bilatérale. Sa mère très présente dans ce récit sans forcément l'être physiquement. On sent l'ancrage, le point d'appui, le contrepoids face à l'ennemi que devient son père. On sent surtout le manque à sa disparition, la bouée qui s'échappe alors qu'il décide de prendre le large au sens propre et figuré par son bateau.
Sa vie d'adulte m'a presque plus charmée dans son récit, sa structure que la première partie sur son enfance. Moins perdue dans les lieux, plus surprise par les réflexions soulevées et encore en cours, je l'ai trouvé plus facile à lire.
Cette histoire relate aussi la vie des parisiens dans les années 50, on y voit aussi un autre type d'éducation.
La place dans la fratrie est aussi abordée par les yeux de ce fils cadet, place connue pour être instable, tiraillée entre l'ainé et le dernier.
Son amour de l'écriture, précoce et inhibée par son père est très prégnante et présentée comme une vraie course d'obstacle. Sa vocation est précoce, probablement favorisée par son environnement littéraire, son éclosion est tardive et m'a donné envie de découvrir "les Noces Barbares".
Au total : Un livre sur une relation filiale compliquée, écrivains de père en fils !
21/26 Lettre Q |
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