vendredi 15 juillet 2011

"Des bleus à l’âme" de Françoise Sagan

Un livre qui m’a attiré pour le challenge « Un mot, des titres » dont le thème est le mot bleu. Un auteur que j’avais envie de découvrir au vue des nombreuses critiques positives que j’en lit, avec là aussi un challenge associé.

Francoise Sagan est une inconnue pour moi, je sais que c’est un écrivain contemporain mais pas beaucoup plus…


Résumé : 4eme couv : 
Sébastien et Éléonore, frère et sœur, complices inséparables, la quarantaine proche, se retrouvent à Paris. Également beaux et blonds comme il se doit, les voici nonchalamment installés dans un meublé de hasard, parfaitement désargentés et parfaitement disponibles.
Presque aussitôt, se pressent autour d’eux Nora, une Américaine aussi riche que mûre, Bruno, jeune premier du cinéma français, Robert, un célèbre imprésario…


Mon avis :

Très agréablement surprise de cette lecture. Moitié roman, moitié essai, où l’auteur nous confie ses questions, son cheminement.

Les protagonistes sont un frère et une sœur qui sont déjà les héros d’une pièce de théâtre qu’elle a écrit (que je vais surement lire pour le coup) : Château en Suède. Ils sont différents du monde dans lequel je vis, sont dans la catégorie parasite qui se laissent vivre sans jamais penser à travailler.

Autour d’eux gravitent au fur et à mesure du temps leur bienfaiteur/mécène et on suit leur petites histoires.
Entrecoupé, on a un texte de Francoise Sagan, qui au début nous dévoile sa pensée, son fil constructeur, puis se laisse aller à la vision qu’elle a de la vie et de sa vie. Des pensées assez sombres et lucides sur ce qui lui est arrivée, son succès précoce et ses conséquences. Ces notes donnent un rythme au roman,  et éclaire (ou pas) certains choix de l’auteur dans la rédaction. On y voit les personnages oubliés, ceux qu’elle aurait aimé en faire, ceux qu’elle a amenés et qu’elle en sait quoi en faire… On ressent ses doutes, son mal être.
Petit bémol, des fois ces digressions sont longues et on en perd le fil de l’histoire principale qui au final est assez courte.

J’ai beaucoup aimé son écriture, très fluide, avec ces descriptions peu fournis mais suffisantes, et surtout le ressentis des personnages.

Au total : Une très bonne lecture que je conseille vivement. A lire cependant à tête reposé car mine de rien le texte est dense et fait réflechir.

Quelques citations :

« … humains quand même et soumis au même Dieu, qu’ils veulent renier, le seul : le Temps »

« Je le signale tout de suite aux amateurs de polissonnerie : il n’y en aura pas la moindre  dans ce roman » (j’adore le mot polissonnerie et il m’a carrément déclenché un sourire)

« … mais j’ai quand même passé près de dix-huit ans cachée derrière les Ferrari, des bouteilles de whisky, des ragots, des mariages, des divorces, bref ce que le public appelle la vie d’artiste. »

« Produit incertain d’une époque incertaine, il n’avait qu’une seule certitude:… »

« Et cette âme, si nous n’y prenons pas garde, nous la retrouverons un jour devant nous, essoufflée, demandant grâce et pleine de bleus… Et ces bleus, sans doute, nous ne les aurons pas volés. »

Ce livre fait partie des challenges Un mot, des titres et Francoise Sagan 

4 commentaires:

  1. Pour moi finalement, le sujet n'est pas celui de l'histoire racontée. Ce n'est qu'un prétexte pour nous livrer les réflexions de l'auteur. J'ai beaucoup aimé ce texte en tout cas

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  2. Effectivement, on sent que les personnages ne sont que prétexte d'autant plus qu'au fur et à mesure leur présence s'efface au profit des réflexions. Mais j'ai eu l'impression que bout à bout il y avait une histoire concise mais présente.

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  3. Deux challenges pour un roman ! Bien joué !
    J'avoue n'avoir jamais lu Sagan, je ne désespère pas...
    Merci d'avoir participé à cette première session !

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  4. Ben moi, non plus je n'avais jamais lu de Sagan et c'est ton challenge qui m'a permis de me lancer, et j'en suis ravie!

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