J’ai tenté de lire, il y a quelques temps La peste du même
auteur, sur de chaleureuses recommandations
et je n’ai pas réussi à apprécier de livre. J’ai décidé de tenter un
autre titre de cet auteur classique.
Résumé
Mon avis
Un avis finalement un peu long, car je ne suis pas sure que beaucoup arrive à cette page, j'y parle de tout ce qu'est passé par la tête, y compris du dénouement (qui apparait de toute manière sur le résumé du livre...).
En lisant/survolant le quatrième de couverture, j’ai pensé
me retrouver dans un procès sur la seconde guerre mondiale, mais non, ce livre
nous transporte en Algérie, au temps de la colonisation et des pieds noirs. Le
racisme ambiant est pesant, comme la chaleur qui semble y régner.
Le personnage principal est un psychopathe, dans le sens,
sans affect. Il est difficile d’éprouver de la sympathie pour cet homme et de
comprendre ses réactions. On le pense suiveur, mais je n’en suis pas sure, il
est surtout déconnecté de la réalité sociale, des contraintes.
On le découvre au jour de l’enterrement de sa mère, puis
dans sa vie quotidienne, jusqu’à la scène sur la plage qui va changer sa vie.
Son procès donne une impression d’injustice, car il est jugé
pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a fait. Mais peut-on vraiment séparer
les 2 ?
« Il a déclaré que je n’avais rien à faire avec un
société dont je méconnaissais les règles les plus essentielles et que je
pouvais pas en appeler à ce cœur humain dont j’ignorais les réactions
élémentaires »
Durant le procès, ses réactions sont troublantes, à la fois
car il semble anesthésié de tout ce qui se dit, mais aussi par son coté « innocent »,
qui semble découvrir le tribunal.
« …, dans un sens cela m’intéressait de voir un procès.
Je n’en avais jamais eu l’occasion dans ma vie. » page 126
« En quelque sorte, on avait l’air de traiter cette
affaire en dehors de moi. » page 149
Je pense que ce qui est perturbant aussi c’est le phrasé
comparé au contenu, les phrases sont simples, le vocabulaire n’est pas très
riche tout ne véhiculant un message fort. De même Mr Mersault semble à la fois
capable d’une réflexion poussée tout en ayant un comportement qui laisse à
penser qu’il n’anticipe pas les conséquences de ses actes. A travers ce
procédé, j’ai l’impression de voir plutôt le message de l’auteur sur des sujets
qui le tiennent à cœur.
De même certains préfèrent la seconde partie, probablement,
car, ayant été « témoin des faits » de manière assez proche
finalement, on s’autorise à juger nous aussi les actes de Mersault, et la
manière dont le procès est mené nous convainc de l’injustice qui émane de ce
tribunal, et nous amène à compatir avec l’accusé, alors qu’auparavant, on le
regardait d’un œil neutre et plein d’incompréhension.
Je me pose la question de l’époque qui doit expliquer
certaines réactions. Mersault est un homme simple, un ouvrier sans ambition qui
vit sa vie tranquillement sans trop se pose de question. Actuellement, on a l’impression qu’on peut
porter plainte pour tout, se retrouver au tribunal pour peu, et devant le
nombre de film et de série télévisé qui montre un tribunal, sans y avoir mis
les pieds, je m’imagine le déroulement.
Enfin il est sur que jamais j’écrirais une lettre à la
demande de Raymond, mais dans les années 40 ?
« Le fait que la sentence (…) avait été porté au crédit
d’une notion aussi imprécise que le peuple français (ou allemand ou chinois),
il me semblait bien que tout cela enlevait beaucoup de sérieux à une telle
décision. » page 165
Au total : Un
livre court qui amène réflexion sur la peine de mort (à comparer avec le dernier
jour d’un condamné de V. hugo ?) et qui malgré mes appréhensions se lit plutôt
facilement.
Je retenterais « La Peste » un jour…
Et encore des challenges
PAL de l’été
ABC
En effet, le livre se lit très facilement, se dévore même. J'ai été surprise par le vocabulaire simple et les tournures de phrases limpides. Un message important véhiculé à travers ce court roman, une réflexion intéressante :)
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