mardi 31 juillet 2012

"Ulysse from Bagdad" d'Eric Emmanuel Schmitt

Lu dans le cadre d'une lecture commune organisé pour le challenge EES, ce livre constitue ma première déception avec cet auteur...

Résumé :

«Je m'appelle Saad Saad, ce qui signifie en arabe Espoir Espoir et en anglais Triste Triste.»

Saad veut quitter Bagdad, son chaos, pour gagner l'Europe, la liberté, un avenir.
Mais comment franchir les frontières sans un dinar en poche ? Comment, tel Ulysse, affronter les tempêtes, survivre aux naufrages, échapper aux trafiquants d'opium, ignorer le chant des sirènes devenues rockeuses, se soustraire à la cruauté d'un geôlier cyclopéen ou s'arracher aux enchantements amoureux d'une Calypso sicilienne ?
Tour à tour violent, bouffon, tragique, le voyage sans retour de Saad commence. 



Mon avis :

Ulysse from Bagdad raconte, comme le titre ne l’indique pas forcément, l’émigration d’un homme venant d’Irak pour la survie de sa famille.

Le début du récit se passe sous le règne de Sadam Hussein, avec la description de la terreur qui règne, arrestation injustifiée et autres moyens de pression. Le père de Saad est un ilot d’ouverture grâce à la conservation d’ouvrage autre que le Coran.
Puis arrive la libération américaine, suivie de tous les malentendus secondaires au choc des cultures, puis l’exil pour des raisons plus ou moins explicites et explicités.
Même si le lien père/fils est joliment mis en avant, quoique le procédé m’a paru un peu gros de ficelle, même si la question de l’émigration reste sensible, notamment quand on voit le nombre de galères (au propre comme au figuré) qu’il traverse, je suis restée à coté de ce roman.

Je passerais aussi sur certains rebondissements sensés mettre la larme à l'œil mais qui au final m'ont plus agacé qu'autre chose, dans cet espoir un peu surfait qu'ils apportaient.
L’écriture d’EES est toujours aussi facile d’accès, mais je n’ai pas trouvé les points de réflexion, que j’aime d’habitude, ces petites phrases chargées de sens au détours d’une page.

J’ai trouvé l’ensemble assez froid, assez  classique finalement. J'ai malheureusement eu parfois l'impression d'avoir un livre de morale devant moi (surtout dans les dernières pages). Malgré une volonté de confronter la mentalité immigrante/pays d'accueil, je n'ai pas ressenti le discours d'un immigré, mais plutot celui du philosophe qu'est EES, plein de bons sentiments mais pas forcément dans la réalité qu'il décrit pourtant.

Au final : Je suis passée à coté du personnage principal et de son histoire. La sauce n'a pas prise...

Les avis des autres participants : 

Myuki : "Je ne sais pas vraiment ce que j'en ai pensé, je ne peux pas dire que j'ai détesté mais je n'ai pas vraiment été conquise non plus."

Piplo : "Un livre dur qui touche et qui fait mal, mais un beau livre qui fait du bien car il est plein de vie, un livre qui fait réfléchir et qui donne envie de changer les choses, de s'engager (...) "  

Stefiebo : "Toutefois, je ne sais pas pourquoi, mais je n’ai pas vibré comme à mon habitude. Je l’ai pris pour un conte car il l’est assurément."

StupidGrin : "J’ai vraiment adoré et trouvé très passionnant le récit de cet homme dans son pays, que nous apprenions à découvrir au fur et à mesure de ses paroles. Le reste est quand même pas mal, mais je dois avouer que ça penchait un peu dans le mélodrame et dans une histoire un peu trop « moralisatrice » à mon gout."

Natiora : " j’ai retrouvé son subtil mélange de féerie et de mise en relief d’injustices, de sérieux et de drôlerie en même temps. C’est fou comme ses romans sont travaillés, pour garder une cohérence et une rythmique parfaites."

NathChoco (organisatrice) : A beaucoup aimé, en dehors d'un point noir que j'ai aussi retrouvé : "J'ai trouvé que la vie de Saad filait à toute allure et ai regretté que certains points de sa vie à Bagdad notamment, ne soient pas plus approfondis. Il m'a semblé que les conditions des clandestins étaient un peu survolées (...)"

Fleur du soleil : "J'avoue que malgré un sujet très intéressant, je ne suis pas tout à fait emballée par ce roman. J'ai survolé beaucoup de passages et je me suis parfois ennuyée."

Au total : Un message fort sur les conditions de vie des sans papier, malheureusement porté par un héros à qui il manque un peu de charisme...  


Catégorie lieu Challenge EES


samedi 28 juillet 2012

"La vie secrète et remarquable de Tink Puddah" de Nick DiChario


Lecture commune du cercle d’Atuan pour le mois de juillet, on se plonge dans l’amérique du XIXème siècle avec un ET.

Résumé :

 1845, coeur des monts Adirondack, état de New York.
Alors que ses parents succombent sous les crocs des molosses d'un chasseur de grizzly, le petit Tink Puddah survit.
Au fil des années, malgré sa peau bleutée et sa silhouette étrange, il est adopté par les habitants de Skanoh Valley.
Quand il est abattu d'un coup de fusil au fond de sa cabane, tous sont sous le choc... Mais qui était vraiment Tink Puddah ?





Mon avis :

J’ai beaucoup aimé ce livre, à la fois par le personnage de Tink Puddah qui a effectivement eu une vie secrète et remarquable, mais aussi par le style de l’auteur lui-même et la construction du livre.

C’est finalement un livre à 2 voix. D’un coté, on suit Tink, et ses péripéties terriennes, de l’autre un pasteur, Jacob après la mort du premier dans le XIXème siècle américain. Deux personnages que tout oppose tant dans la mentalité que l'évolution, et on découvre leur rencontre et son évolution.
On apprend assez rapidement que le décès de Tink n’est pas accidentel, cependant, on plonge dans la vie de ses 2 personnages au point d’en oublier "l’enquête" en cours. Finalement, le thème est assez peu le comment, mais plutot le pourquoi, pourquoi tuer cet être qui semble fondamentalement bon, même si physiquement différent.

Jacob, comme tout bon pasteur américain puritain, montre un certain fanatisme religieux qui peut surprendre initialement, et dont je ne suis pas sure d’avoir saisi toute les références, mais son évolution est vraiment intéressante. J’ai beaucoup aimé les premières scènes le présentant, lorsqu’il s’apercoit que le village a une vie sans lui et qu'il se pose (enfin) la question de sa place parmi les habitants, pour ses qualités ou sa filiation ?

Tink nous présente son histoire avec un œil différent. Il nous présente certains rituels humains d’une manière qui nous semble absurde et sa sagesse nous apparait évidente. La différence est bien traitée et on note que pour beaucoup, elle inquiète, fait peur et entraine une certaine agressivité. Sous des apparences simples, ce livre apporte pas mal de messages et, je pense, mérite une relecture pour découvrir si il existe certains signes pouvant faire deviner la conclusion.

La vie d'un petit village américain est plutôt bien décrite, avec la présence du docteur, référence scientifique et de sagesse, le shérif de la ville voisine, mais trop loin pour vraiment s'intéresser au affaires locales, l'importance de l'église et du pasteur, la misère sur les docks et la vie réelle de l'américain de base au XIX avec analphabétisme...

Au total : un livre de SF douce, avec une vision assez critique de la société américaine du XIX et de la religion fanatique

D'autres avis chez les atuaniens :Vert, Yume

Challenge 50 états, 50 billets avec le Missouri

vendredi 27 juillet 2012

[Manga 1] Thermae Roma de Mari Yamazaki


Mon premier manga ! Premier tome d’une série de 3, il établit un parallèle entre l’utilisation des bains de la Rome antique et du Japon.

Résumé :

Lucius Modestus, architecte romain en panne d’inspiration, découvre un passage à travers le temps qui le fait émerger au XXIe siècle, dans un bain japonais !!! Entre stupeur et émerveillement, Lucius parviendra-t-il à mettre à profit cette fantastique découverte pour relancer sa carrière ?




Mon avis : 
 
Acheté plus sur un coup de tete que sur un conseil, je me suis lancé dans Thermae Roma pour ma découverte des mangas, car le thème et la couverture m’inspirait. 

Je suis donc incapable de comparer par rapport à d’autres mangas, mais j’ai bien aimé cette lecture (même si comme je suis une boulette j’ai débuté par la fin, avant de me rendre compte que je ne comprenais rien au bout de 2 pages…).

On plonge dans l’époque romaine, avec je pense des codes mangas, notamment dans les dessins et expressions de certains personnages. Lucius, architecte se transporte dans l’époque actuelle japonaise à chaque bain qu’il prend et adapte ses visions à l’époque romaine.

J’ai beaucoup aimé la comparaison de la signification du bain entre les romains et les japonais modernes, l’utilisation des sources chaudes.

La trame de l’histoire n’est pas très développé et les situations se répètent un peu mais pour une découverte mangaesque, ca m’a donné envie de continuer.

Au total : Un manga entre la Rome antique et le Japon actuel qui exploite des codes des 2 époques.

Une découverte pour le challenge Sur les pages du Japon de Kesako

 

lundi 23 juillet 2012

Lundi BD : Polina de Bastien Vives


Cette bande dessinée est un vrai coup de cœur pour moi, j'ai accroché à l'histoire ainsi qu'au style particulier mais enchanteur du dessin.

4ème de couverture

 " Il faut être souple si vous voulez espérer un jour devenir danseuse. Si vous n'êtes pas souple à 6 ans, vous le serez encore moins à 16 ans. La souplesse et la grâce ne s'apprennent pas. C'est un don.
 Suivante... "








Mon avis

J’ai commencé cette BD, un peu comme ca par hasard, puis 15 minutes plus tard, j’y étais encore, et finalement, je l’ai dévorée.

L’histoire de départ est assez simple, l’évolution d’une danseuse, de sa petite enfance, jusque là où ses pas la portera.Sans être du monde de la danse, je me suis laissée emportée dans l'univers de Polina.

Ce qui fait la force de ce livre, sont les dessins, à la fois simples sur certaines cases, comme pour mieux faire passer les pensées, ou les figures de danse, mais parfois travaillés jusque dans les détails des lieux. Le noir et blanc sur fond gris est maitrisé, participe à la douceur et l’harmonie qui dégage ce livre tout en valorisant le travail sur les expressions et les postures.

Les personnages sont souvent simples dans leur aspect global tout en gardant des particularités permettant de les distinguer facilement, y compris lorsque Polina est noyée dans la foule des apprenties danseuses. 

issue de http://blog.lefigaro.fr/bd/2011/03/post-4.html
Polina surprend initialement avec son nez noir, mais notamment dans la période adulte, on y lit la douceur de son regard et de ses traits. On devine l’amour qu’elle porte à la danse, et l’affection pour son mentor. J’ai aimé le respect aux aînés qui dégage de ce livre, l’ambition qui doit être respectée si elle est bien délimitée.

« Les gens se trouvent toujours de bonnes raisons avant d’agir. Sachez qu’il n’y a pas de bonnes ou mauvaises raisons, et que les gens qui se justifient on déjà perdu.
Vous êtes la seule à savoir pourquoi vous passez cette audition. » page 76

La relation entre Polina et son entourage montre son évolution personnelle et professionnelle, les choix qu’elle fait, même si certains peuvent sembler surprenant, et j’ai suivi avec plaisir son parcours.

Les dialogues sont peu nombreux mais efficaces et présents lorsque le dessin est impossible.

Au total : Un coup cœur, un livre qui emporte dans le monde de la danse et qui fascine par la qualité de ses dessins et de ses dialogues.



Car j'ai beaucoup pensé au statue et tableau de Degas en voyant les dessins 


Un coup de cœur pour le challenge éponyme !


samedi 21 juillet 2012

"Apocalypsis tome 2 : Edo" d'Eli Esseriam


J’avais beaucoup aimé ma lecture d’alice, le tome 1. Cette suite est dans la même veine, meme si je l’ai trouvé un poil en dessous

Résumé

« Je me suis éloigné tranquillement et, dans mon sillage, le ciel continuait de se déchaîner, la terre n’en finissait pas de se lézarder, d’éclater comme un fruit trop mûr. La nuit avait l’air d’un trou béant qui avalait tout.

Je suis remonté sur ma moto et j’aurais pu jurer que, sous sa roue arrière, le bitume crevait. Les flammes couraient derrière moi et embrasaient les vignes, les arbres, les maisons. Pas pour me rattraper et m’allumer. Plutôt pour m’escorter. La traîne de la mariée, la dentelle en moins, les cris et la mort en plus. Après moi, le déluge, comme dirait l’autre. L’autre, en l’occurrence, c’était moi.»

Mon avis

J’ai apprécié découvrir un personnage et un entourage totalement différent de celui d’Alice, malgré une trame narrative assez similaire au premier tome ce qui atténue l’effet de surprise que j’avais eu lors du premier tome.

Edo est un personnage, plus convenu qu’Alice, avec son coté Bad Boy au grand cœur qui aime plus que tout son petit frère et personne d’autres. Contrairement à Alice, il évolue en s’ouvrant à l’amitié, et çà le rend moins atypique que ne l’a été Alice et son asocialité. J’ai parfois eu l’impression de voir Drazic d’Hartley cœur à vif, série de mon adolescence, dyslexique, échouant à l’école et doté d’une famille difficile.

J’ai beaucoup aimé le personnage de Noel, le psychologue, et le lien qui se crée doucement entre eux. La confiance d'Edo envers certains personnage est touchante, et on ressent ce besoin chez lui.

J’aime beaucoup la narration à la première personne, on est plongé dans la tête d’Edo, et on découvre avec lui ses pouvoirs, et leurs conséquences. Encore une fois l’auteur n’épargne pas ses personnages lors de leurs apprentissages, et les cadavres sont présents, ce qui n’en fait vraiment pas une série jeunesse à mon avis. Chaque acte a ses conséquences.

Les liens entre Alice et Edo, sont encore flous et j’attends avec impatience leurs retrouvailles qui je pense aura lieu dans le cinquième tome et seront explosives au vue des 2 caractères.

Au total : Un tome 2 dans la même veine que le premier avec un monde complexe qui commence à se dévoiler.

mardi 17 juillet 2012

"Le livre sans nom" d'Anonyme


Un titre intriguant avec de bons (voir très bons échos) m’ont fait sauter le pas de ce mini pavé !

Résumé :

Santa Mondega, une ville d'Amérique du Sud oubliée du reste du monde, où sommeillent de terribles secrets.
Un serial killer qui assassine ceux qui ont eu la malchance de lire un énigmatique livre sans nom. La seule victime encore vivante du tueur, qui, après cinq ans de coma, se réveille, amnésique. Deux flics très spéciaux, des barons du crime, des moines férus d'arts martiaux, une pierre précieuse à la valeur inestimable, un massacre dans un monastère isolé, quelques clins d'oeil à Seven et à The Ring, et voilà le thriller le plus rock'n'roll et le plus jubilatoire de l'année ! Diffusé anonymement sur Internet en 2007, cet ouvrage aussi original que réjouissant est vite devenu culte.




Mon avis :

Je n’avais pas vraiment lu le 4ème de couverture avant de m’attaquer à ce livre, et finalement, ca m’a permis de garder pas mal de surprises.

Le livre sans nom est un mélange d’enquête, mais avec peu de policier, de créatures surnaturelles mais sans abus, de moines karatékas un peu barrés mais innocents, de sosie d’Elvis un peu psychopathe, bref un festival de personnages bien distincts et hauts en couleur.

Les chapitres sont courts et nous permettent de suivre différents personnages qui malgré leur grand nombre sont facilement identifiables, car bien décrits et un peu clichés. Les rebondissements s’enchainent ainsi que les bastons et disparitions. Le rythme est donc soutenu que ce soit dans l’enquête ou l’action en elle-même, car l’hémoglobine fuse !

Les 500 pages avancent finalement assez rapidement, et on est content d’avoir le fin mot de l’histoire et notamment de comprendre pourquoi le livre sans nom est anonyme … 

Enfin, un des points forts du livre reste l'humour omniprésent (dans les répliques des personnages, leurs pensée) et les références à toute sorte de films et séries disséminés tout au long de l'histoire.

" Première leçon : A santa Mondega, quand quelqu'un tient des propos un peu délirants, il y a fort à parier que c'est vrai." p150

Au total : Une lecture rafraichissante et divertissante parfaite pour l’été !

Ce livre fait partie des challenges : 

Pavés sur la plage (grâce à ses 501 pages !)

ABC pour la lettre X soit 6/26

Catégorie : Objet