vendredi 5 juillet 2013

"La confusion des sentiments" de Stefan Zweig

Je pense avoir déjà écrit à quel point j'admire l'écriture de Stefan Zweig, sa capacité à décrire les pensées de ses personnages dans des nouvelles courtes mais intenses. Ce livre ne déroge pas à la règle.
Je voulais faire un avis assez neutre, mais je trouve ca triste de ne pas exprimer tout mon ressenti. Donc cet avis dévoile une bonne partie du roman ! (intrigue est un peu fort à mon gout pour un livre de S. Zweig)

Résumé




Couverture La Confusion des sentimentsAu soir de sa vie, un vieux professeur se souvient de l'aventure qui, plus que les honneurs et la réussite de sa carrière, a marqué sa vie. A dix-neuf ans, il a été fascine par la personnalité d'un de ses professeurs ; l'admiration et la recherche inconsciente d'un Père font alors naître en lui un sentiment mêlé d'idolâtrie, de soumission et d'un amour presque morbide. Freud a salué la finesse et la vérité avec laquelle l'auteur d'Amok et du Joueur d'Echecs restituait le trouble d'une passion et le malaise qu'elle engendre chez celui qui en est l'objet. Paru en 1927, ce récit bref et profond connut un succès fulgurant, en raison de la nouveauté audacieuse du sujet. Il demeure assurément l'un des chefs-d'œuvres du grand écrivain autrichien.





Mon avis

Roland, jeune étudiant tête à claques, découvre après une vie mouvementée d'étudiant berlinois, la passion de la lecture et de l'apprentissage.
Un lien étrange se tisse en lui et son professeur, adorateur de Shakespeare et qui magnétise la plupart de ses conférences.
On suit l'arrivée de Roland dans sa nouvelle université et surtout l'évolution de la relation entre lui et son professeur, à la fois studieuse mais avec des éléments qui nous mettent mal à l'aise, notamment la présence de sa femme.

J'ai été fascinée par la manière dont est mise en place cette relation qui de premier abord semble assez malsaine, avec un étudiant qui change radicalement pour plaire à son professeur.

Finalement, la séduction se révèle bilatérale quand on apprend les raisons de ses voyages. De mon coté, je n'avais rien vu venir (comme souvent d'ailleurs, je reste assez naïve), mais je me dis que finalement, dans l'ambiance actuelle, ce livre est un bon moyen de parler d'homosexualité, par un biais détourné, et je comprend qu'il puisse mettre mal à l'aise, mais aussi avoir fait beaucoup parler de lui à sa sortie. Mal à l'aise, plus dans le débordement de la relation professeur/étudiant, où on sent que Roland est totalement sous l'emprise de son mentor, comme une passion non contenue et non cachée. Finalement, on admire presque le professionnalisme de ce professeur qui ne dépassera pas les limites mais la ligne est si ténue. Peut être n'aurait-il pas du lui proposer de travailler avec lui, le faire autant entrer dans sa vie personnelle. Et la différence d'âge et de fonction me semble bien plus inconfortable.

La femme du professeur est elle aussi un personnage intéressant, dans sa relation avec les deux hommes, dans sa manière de séduire Roland, un peu par compétition, un peu par désespoir. Les explications de leur fonctionnement nous éclaire sur les comportements respectifs, mais aussi sur la difficulté de garder une facade.

Au total : Un livre de S. Zweig, qui m'a touché. A découvrir pour tous les amateurs de cet auteur!



Lettre Z

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