Conseillé par une amie au moment de sa sortie, j'ai profité d'un partenariat organisé par le site Livraddict pour le lire.
Résumé
Limonov n’est pas un personnage de fiction. Il existe. Je le connais. Il
a été voyou en Ukraine ; idole de l’underground soviétique sous Brejnev
; clochard, puis valet de chambre d’un milliardaire à Manhattan ;
écrivain branché à Paris ; soldat perdu dans les guerres des Balkans ;
et maintenant, dans l’immense bordel de l’après-communisme en Russie,
vieux chef charismatique d’un parti de jeunes desperados. Lui-même se
voit comme un héros, on peut le considérer comme un salaud : je suspends
pour ma part mon jugement. C’est une vie dangereuse, ambiguë : un vrai
roman d’aventures. C’est aussi, je crois, une vie qui raconte quelque
chose. Pas seulement sur lui, Limonov, pas seulement sur la Russie, mais
sur notre histoire à tous depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Mon avis
Mon avis va se diviser en 2 parties : le fond et la forme
Sur le fond, j'ai été, probablement comme l'auteur, fascinée par la vie d'Edouard Limonov, que nous suivons de son enfance à la période actuelle.
J'ai aimé suivre ses péripéties tout en voyant la Russie évoluer, et d'ailleurs, je pense que j'ai pas mal appris notamment sur la chute de l'URSS et l'avènement de la Russie, période que je connais finalement assez peu.
Démarrant de loin, mais avec une certaine obstination, on voit son évolution artistique des poèmes initiaux, aux livres provocateurs, et de sa vie privée avec les différentes femmes et hommes qui ont marqué sa vie.
La période la plus longue dans le livre n'est pas forcément la plus longue dans le temps, mais probablement celle qui a le plus forgé son caractère.
Sur la forme, certaines tournures de phrases particulièrement familière m'ont un peu génée, mais surtout la partie "autobiographique" de l'auteur, concernant son vécu, son ressenti sur les évènements, tout en remettant Limonov dans son contexte, il nous évoque sa vie, sa famille, et parfois j'ai ressenti la même gêne que pendant ma lecture de 'Rien ne s'oppose à la nuit' avec un coté un peu voyeuriste d'autant plus que je m'attendais à un livre centré sur Limonov.
Je me suis posée initialement la question d'un personnage fictif ou réel, et j'avoue m'être renseignée avant de poursuivre ma lecture, pour pouvoir me plonger dans l'histoire.
J'ai aimé lire les doutes de l'auteur sur certaines parties, notamment quand il se demande si c'est raisonnable de faire toucher 2 fois le fond à son personnage.Limonov est un personnage complexe, restant fidèle à lui même et à la Russie et s'adaptant à son environnement initialement pour la survie puis pour ses idées et surtout être reconnu. Sa vie à New York reste la plus fascinante par sa manière de rebondir et son évolution digne d'un "rêve américain".
Au total : Un livre fascinant sur un personnage peu connue de l'histoire russe. Un grand merci aux éditions Folio et au site livraddict pour cette découverte !
Je pense qu'il s'agit d'un très grand livre, au niveau littéraire et aussi sur le fond.
RépondreSupprimerIL a d'ailleurs aussi reçu un accueil triomphal à l'étranger .
C'est avec les Bienveillantes de Jonathan Littell, le lvre français des 10 dernières années le plus commenté par la presse et les blogs étrangers ( tout spécialement en Italie, Espagne, Argentine, Allemagne, Russie, etc.... )
Et pourtant, Carrere donne une version très personnelle de Limonov, largement déformée.
Il minimise son importance, et il y a d’innombrables erreurs ds le livre :
Carrère se défend en disant que c’est un roman, réponse qu’il a faite en Russie ( au moment de la traduction du livre ) quand on a relevé toutes ces erreurs, et les mauvaises interprétations
.
( pour faire court ) :
1 – Limonov n’est pas un fasciste, c’est un précurseur de l’altermondialisme, et le parti national-blochevique est classé à l’extrème gauche (nationaliste, certes, , mais comme pouvait l’être le Parti communiste français, à sa grande époque)
2 – Carrere minimisele talent littérairede Limonov, et son influence intellectuelle en Russie:
Limonov a eu un grand impact, depuis 1995, dans la jeunesse intellectuelle et radicale russe: aujourd’hui, la plupart des jeunes écrivains le considèrent comme leur maître, mille fois plus de Soljenitsyne et Brodsky (et même ses adversaires politiques disent que si un écrivain russe mérite Prix Nobel, c’est bien Limonov)
Zakhar Prilepine (le plus influent des jeune écrivain russe – Carrere parle de lui dans le livre) a écrit un excellent compte rendu du livre:
Ici, dans la traduction française :
http://www.lecourrierderussie.com/2012/12/14/prilepine-vs-carrere-leuropeen-moyen-exerce-de-moins-en-moins-de-charme/
Voici l’adresse d’un blog russe dédié à Limonov par un fan: il ya des milliers de documents étonnants – dans toutes les langues -: des articles, des vidéos, des livres entiers .. etc
http://ed-limonov.livejournal.com/
j'aime beaucoup cet auteur, ce que tu dis sur la forme de ce livre ne m'étonne pas cela correspond assez bien à son style. je n'ai pas lu le Limonov attendant sa sortie en poche, mais j'ai adoré d'autres vies que la mienne, la classe de neige ou encore l'adversaire...
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