Lu dans le cadre du Book Club de livraddict sur le Japon
Résumé :
4ème de couverture
Mon avis
Je ne connais quasiment rien à la culture japonaise, ni même
à l’histoire du Japon, cependant j’ai bien aimé ce livre qui suit la vie
de Kinu, une jeune fille devenue geisha, à la suite d’un apprentissage
difficile puis propriétaire d’une maison de geisha.
Je ne connaissais que le visage poudré et les kimonos de ce
métier, et au final, sous des aspects de garante des traditions japonaises, se
cache une éducation difficile, souvent après « la vente » des petites
filles par leur famille (d’origine sociale défavorisée) à une maison de geisha
qui « investit » dans leur éducation, et qu’elles devront rembourser
une fois devenue adulte. La frontière entre esclavagisme/prostitution et vie de
geisha est très difficile à cerner notamment à notre époque ou le droit des
femmes et des enfants est plus présent et dans une société avec une culture et des traditions très différentes des notres. Le livre met cependant bien en avant,
ce contrat déséquilibré signé par la famille des jeunes filles avec le remboursement
de sommes qui s’étalent sur 5 à 10 ans facilement. Kinu nous parle de la
« chance » qu’elle a eu de rester toujours dans la même maison, de ne
pas avoir été revendu et d’avoir été dans une maison dite de première classe.
La première partie raconte l’enfance de Kinu jusqu'à son
intronisation en tant que geisha officielle. La seconde, sa vie de geisha
jusqu’à son arrêt puis la création de sa propre maison. Tous ses événements
sont rythmés par l’histoire du Japon, entre guerre Russo-japonaise, crise
boursière et seconde guerre mondiale, crise boursière de 1929.
Kinu reste une femme volontaire qui malgré le peu d’accès à
l’éducation (autre que celle des arts) a appris à lire et a essayé de s’intéresser au monde extérieur,
même si sa rencontre avec celui-ci sera difficile. Le récit est à la troisième
personne, écrit comme un témoignage de l’époque avec peu de retranscription des
paroles de Kinu.
Je reste presque marquée de voir à quel point la
prostitution était présente dans cette catégorie sociale, ainsi que quasiment
la polygamie avec le concept de protecteur. Les contrats signés entre les
parents et la maison de geisha restent aussi très hors d’époque actuelle, même
si on peut les rapprocher des escorts girls…
Cependant, il reste le seul livre
que j’ai lu sur ce métier et rapporte uniquement une période donnée dans un
quartier donné, la vision de ce livre est centrée sur sa propre expérience à
Kanazawa et elle note les progrès dans la considération de ce métier, et son
abandon progressif.
J’ai aussi été marqué par la manière dont ce livre pointe
les inégalités sociales dans ce pays au début de XXè siècle, avec l’abnégation
et la résignation de certains personnages dans leur vie et dans leur espoir
(notamment le frère de Kinu) et dont le lien familial pourtant très étiré dans
leur enfance est resté fort. Kinu reste proche de sa mère et surtout de son
frère et de sa sœur, participant même à l’éducation d’une de ses nièce, et est
soutenue dans son projet de création d’une okiya par sa sœur elle-même geisha.
Au total : Un
livre nous montrant à travers un témoignage la vie des geisha du début du XXè siècle.
Si tu veux lire un autre roman sur les Geishas et le Japon des années 20-30, il y a Geisha d'Arthur Golden (son livre a été porté au cinéma par Spielberg avec le film Mémoire d'une geisha ^^)
RépondreSupprimerPour ma part, j'aimerais lire Mémoire d'une geisha de Yuki Inoue, mais j'arrive pas à mettre la main dessus =/
J'ai entendu parlé du roman de Golden qui est bien plus romancé à priori.
RépondreSupprimerJe l'ai trouvé facilement dans une grande enseigne de librairie de mon coté :)
Sûrement le meilleur livre qui parle de geishas.
RépondreSupprimerL’intérêt de ce récit est de lever les illusions de ce monde flottant, la dure réalitée. Ces mémoires sont très poignantes ...
RépondreSupprimerSi l'univers des geishas t’intéressent toujours, je te conseille
Geisha de Liza Dalby, le récit d'une américaine apprentie geisha dans le cadre de sa thèse de doctorat en sociologie
L'autobiographie de Mineko Iwasaki, la geisha qui a inspiré Golden
J'ai entendu parler de Liza Dalby, la seule européenne à être devenue Geisha, il me semble mais je ne savais pas qu'il y avait un livre sur son histoire.
RépondreSupprimerMerci!